De cette maison, faciliter la découverte. De cette histoire, nourrir les jeunes.
Ils y tiennent à leur Cher Léon ! Le droit au congé, je veux bien, mais le siège de l’Unesco à Paris, la vitalité du cinéma français et la parité en politique, tout ça pour le même homme. Ils n’en rajouteraient pas un peu… Ce dossier, voyons. État de l’opération. Plan scientifique : validé. Plan culturel : validé. Ressources Humaines : inquiétude.
Les dossiers, … On sait ce que c’est.
_ Taxi ! _ A Jouy-en-Josas, au 4 de sa rue. _ Sa rue ?! , la rue de qui ? _ Léon Blum. _ Comme si j’y pensais tous les jours en me rasant.
Des voitures garées sur le trottoir d’une rue calme, un policier municipal en faction devant.
_ Voilà. On y est. C’est la foule des grands jours, on dirait. _ On ré-inaugure, cette fois pour les donateurs. _ Je connais la maison de Pierre Loti à Rochefort et celle de Victor Hugo à Guernesey mais pas celle-ci. Vous me ramènerez un quiz, s’il y en a ?
Se joindre discrètement à ceux qui sont déjà à l’intérieur.
Quand le temps ne permet pas de s’installer dans le jardin, c’est dans un hall récemment construit que se tiennent les discours. On n’aurait pas pu loger dans leur modeste maison de 1914 (ancienne fermette ré-architecturée) les cent quinze invités présents aujourd’hui.
Hall
Pièce rapportée – elle n’existait pas du temps des Blum – vite devenue indispensable. Ce 27 janvier 2018, il faudrait un périscope pour apercevoir l’équipe projet et les officiels. Le maire de Jouy-en-Josas, Jacques Bellier, l’ancienne ministre de la Culture, Catherine Tasca, le représentant de la Fondation du patrimoine… et derrière, légèrement en retrait, Fanny Le Corre, seule permanente de ce lieu de mémoire, et, derrière encore – sur une des innombrables photographies -, l’âme de cette maison, Léon Blum, le sage pour les uns, le pape pour les autres (les Jovaciens à l’époque après-guerre), pour tous aujourd’hui, un « Illustre ».
Rez-de-chaussée
Cuisine : cuisine politique, Front Populaire, anti-sémitisme, on regardera dans le hall les caricatures de Léon Blum qui lui sont comme des insultes.
Bibliothèque : _ Heureusement il y a un classement par domaine !
Même si la postérité ne retient que le politique, on voit que Léon Blum était un littéraire. Sur une table basse, bien en évidence, on ne peut pas le rater : La réforme gouvernementale. Plus loin, Du mariage. Sorti en 1907 – une bombe – la liberté sexuelle pour les demoiselles, rien que ça ! Comme le dit l’historien Alain Bergounioux, plus question de les livrer vierges à leur mari. Et comme cela, cinq mille ouvrages. Le couple aimait lire, a écrit un confrère du Parisien (Laurent Maron, le 13 octobre 2017). On y trouve aussi : Barrès et Blum, Jean Jaurès et Léon Blum, Blum et le totalitarisme, Blum et les États-Unis…
Poursuivons car il nous reste un étage à visiter. Et l’escalier pour réfléchir.
On peut s’y laver des insultes reçues mais c’est la pièce des femmes. Vous ne voyez pas ?
Étage :
Chambres : on pense aux amour-s de Jeanne et Léon Blum…, tous les deux ayant vécu plusieurs vies sentimentales avant de se rejoindre. On pourra lire sur le sujet Thérèse, le grand amour caché de Léon Blum de Dominique Missika (Alma Editeur).
Salle de bains : avec une entrée de jour qui ravirait les architectes, on essaie d’imaginer ce grand homme, guidés par Daniel Vermeire (conseiller municipal délégué à la maison Blum) qui mène son groupe tambour battant – de toute façon, en bas, le buffet est inaccessible – .
Peu à peu Léon Blum surgit du passé
_ Que représente-t-il aujourd’hui ? On aurait envie de le demander aux quelques jeunes qui sont venus. Ses combats, anti-sémitisme, honneur, parité homme femme, ne se démodent pas. Si sa figure nous semble lointaine, c’est qu’en bien des domaines il fut précurseur.
L’inauguration de ce jour leur est réservée
Les donateurs peuvent être fiers d’eux. Ils pourraient avoir envie de s’absorber dans la contemplation d’une liste, d’y chercher leur nom et de s’estimer quitte pour l’éternité. Qu’ils n’y comptent pas, on a encore besoin d’eux comme bénévoles. Cette maison est insatiable. Oui et non. Le bâti est financé, on n’y revient pas et le fonctionnement n’est pas un problème jusqu’en 2019. Mais, une seule permanente pour faire vivre la maison, – surtout si l’on veut respecter les congés payés chers à « ce cher Léon » – il faut avouer que c’est un peu juste.
Christophe Baillat
Adresse : 4 rue Léon Blum 78350 Jouy-en-Josas.Contacts : Maison Léon Blum : 01 30 70 68 46
Mail : [email protected]