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Environnement, Info Citoyen, Plateau de Saclay, Vallée de la Bièvre

Gaspard Koenig à Bièvres au Mille Feuilles pour « Humus »

Oct 6, 2023

Humus* étant parti du plateau de Saclay, non loin du Mille Feuilles à Bièvres, Véronique Banuls a tout de suite eu envie d’inviter l’auteur à une rencontre-dédicace. Son vœu s’est réalisé le 05 octobre. Elle a montré à Gaspard Kœnig depuis la terrasse de sa librairie-restaurant où se situe le plateau scientifique puisque le roman passe par AgroParis Tech.

— Qui vous a transmis ce que vous transmettez ? — Ma mère a écrit un Carnet du jardin, son expérience m’a été utile à retardement.

Sorti le 23 août, le livre Humus a été présenté peu de jours après par son auteur au pavillon du compostage collectif à Paris 13e, ce qui donne une petite idée de son contenu. Peut-on faire des lombrics un sujet littéraire ? Les membres des jurys des prix Goncourt, Renaudot… ont retenu dans leur sélection ce roman social écologiste dans la tradition du grand roman réaliste.

Dans un lieu idéal pour quelques dizaines de personnes, Gaspard Kœnig a parlé sans détours de son jardin en Normandie, de sa discipline d’écriture (il a écrit Humus à Paris) et de son expérience de « baroudeur » tout terrain, à cheval ou dans les allées du pouvoir. Le nouveau terrain qu’il a choisi comme romancier, profite bien sûr de ses précédentes expériences, donnant par exemple de la force à la scène de rencontre avec un ministre, plus vraie que nature.

Ce roman lâche les deux personnages principaux (pour ne parler que d’eux) : Arthur qui reprend la ferme de son papi, et Kevin qui devient un industriel, face à la complexité du monde. L’un et l’autre vont aller loin, très loin. « Arthur n’est pas d’emblée un militant », et Kevin a comme première idée un projet industriel nécessitant peu de capitaux. Humus est aussi une réflexion sur la façon dont les hommes peuvent régler leurs rapports entre eux en prenant – désormais – en compte le vivant.  Et l’invité, philosophe, de conclure par un appel à vivre « des passions joyeuses ».

Christophe Baillat

Contact Mille Feuilles : Tél. 01.69.85.32.69 ou [email protected]

* Gaspard Kœnig, Humus, Éditions de L’Observatoire, 2023, 379 pages.

Environnement, Info Citoyen

Intéressant miroir, que nous dit le composteur de nos vies ?

Mar 17, 2019

Le formateur nous a montré des vers de terre en train de copuler et leurs spermatozoïdes sur sa paume, que tout le monde photographiait, c’était étrange. Autour, tout paraissait normal, L. aidait Mélanie, sa maman, à épandre du compost au pied des arbustes d’une allée.

Orga Neo en partenariat avec École du compost

Où étais-je ? Fausses-Reposes, ce toponyme fait froid dans le dos. Qui a lu La cicatrice du diable de Laurent Scalese sait pourquoi. En mode aventure, franchir les 30 mètres de dénivelé, la voix de Google Maps (_ Prendre à gauche sentier Belloc) dans l’oreille. Eviter d’arriver en retard. Le matin, nous* avions reçu une formation théorique au compostage à l’Hôtel de ville de Versailles, qui allait se poursuivre par une session de terrain.

Au sortir de la gare de La Celle Saint-Cloud, la forêt de Fausses Reposes est néanmoins un raccourci pour rejoindre le groupe.

Résidence Circourt. Les bacs (broyats de branchage, apports de restes de fruits et légumes, maturation) sont si bien placés que le label compost drive – s’il existait – pourrait lui être attribué. Mélanie s’excuse, un message WhatsAp lui signale qu’il y a un intrus dans le bac d’apports, une tête d’ananas qui aura du mal à se décomposer. Elle nous confie aux bons soins de sa voisine qui porte un tablier siglé « Maître composteur ».

Petite revue des fous furieux qui l’entourent

Carole est allée chercher des vers de terre dans la forêt car elle a vu que le composteur allait déborder. Sébastien reçoit un panier AMAP chaque semaine et utilise un bac à pâtons pour le lombricompostage depuis qu’il a testé cette installation dans la pizzeria où il travaillait. Jean-Marc dirige un labo. Tous les mardis midi, il bichonne les jardins partagés du domaine de l’Inra.

Jusqu’où le mal s’étend ?

Même les CRS – normalement occupés au maintien de l’ordre – retournent la question des déchets de leur cuisine (100 repas/jour, 7/7, soit 8 tonnes de bio-déchets produites) dans leur tête. Leur site à Bièvres s’étend sur 32 hectares. Compost individuel, de résidence, d’établissement, chacun travaille sa méthode. Le poste de circulation de la gare des Chantiers s’y mettrait aussi.

  A quoi reconnait-on un composteur ? Quand il tient un carton, compulsivement, comme il le ferait d’un ticket de métro, il le fractionne en petits morceaux. C’est un toc.

Vient le temps où tout ce que les hommes ne considéraient pas, regardaient comme bon pour la benne, ils se damneraient pour le récupérer. Les sols en sont de plus en plus gourmands.

Ré-habiter nos résidences, comme on anime des jardins d’entreprises

Il y a peu de temps encore, nous regardions depuis nos fenêtres les paysagistes entretenir des espaces qui étaient de moins en moins les nôtres et chaque samedi, nous tondions notre pelouse à ras. Oubliez. Depuis, jardins partagés et compost ont fait leur chemin. Les sessions sont pleines. L’ADN de nos résidences, de nos établissements, se modifie, le miroir a raison.

Christophe Baillat

* article inspiré par une formation de référent de site organisée par Orga Neo à laquelle les Jovaciens étaient bien représentés : 3 personnes de l’Inra, 2 élèves ingénieurs qui travaillent pendant 2 ans à un projet de quartier, 2 représentants de résidence. La commune de Jouy-en-Josas a un défi à relever : déchets moins 10 %.

 

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Contact : Stanislas Berteloot [email protected]