Vidéo en bas de l’article — Un élevage de poulet bio a vu le jour début mars, sur des terres cédées par un céréalier du plateau de Saclay. Cet élevage fait partie d’un mouvement favorisant le circuit court — une distribution dans laquelle il existe un petit nombre d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur — et la diversité agricole aux portes de Paris.
Chaque jeudi de 15h30 à 19h, Charles Monville vend ses poulets et ses œufs en direct sur son élevage la Ferme de Favreuse, à Bièvres. « Si j’ai choisi la vente directe », dit-il, c’est pour voir le client ». « Entendre la satisfaction des gens qui reviennent semaine après semaine, c’est super. C’est ma fierté et c’est l’aboutissement de tout le travail de ma semaine ».
Charles court après le temps car il faut nourrir les poulets chaque jour pendant deux heures, il faut préparer les commandes laissées par email le lundi après midi et passer à l’abattoir. Une soirée par semaine, il doit livrer une Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP) sur le plateau de Saclay. Le reste du temps, Charles, nettoie les cabanes, ramasse les œufs, défriche et continue de construire son élevage : il lui reste encore un silo à grains à mettre en place et une chambre froide à monter pour pouvoir abattre les poulets sur place.
« Il travaille énormément », confirme Jean Daknoff un habitant du Val d’Albian qui travail pour Charles 8 heures par semaine. « Je lui donne un coup de main car Charles n’arrête pas. Je paille les poulets, aide à les nourrir, vend des œufs, il m’arrive même de l’accompagner à l’abattoir tôt le matin » ! Jean aide aussi l’éleveur à agencer le corps de ferme. Il travaille sur les cellules à grains pour la fabrication de la farine, le rangement du matériel agricole, l’entretien des parcours et des cabanes des poulets…
Pourtant, Charles aime ce travail ! C’était même un rêve d’enfant un peu oublié au fil du temps. Un rêve qui lui est revenu, la quarantaine approchant.
Fils de fleuristes rouannais, il bourlingue et étudie aux Etats-Unis et au Canada avant d’ouvrir une jardinerie qu’il ferme six mois plus tard, faute de marché.
Il rentre chez Nature et Découverte en 1996 où il devient en 2000 cadre dirigeant. Il s’y plait car il adhère à l’esprit de cette entreprise, à l’ambiance de travail, mais il n’envisage pas d’entrer à la direction générale du groupe. « L’idée de devenir agriculteur m’est revenue. Je voulais retrouver un métier manuel », dit-il.
Pendant deux ans, Charles rencontre des agriculteurs et parle de son projet. « Je voulais savoir si ma compagne et moi allions pouvoir en vivre. Bien sûr, je savais que j’allais tirer une croix sur ma voiture de fonction, mon salaire et tout ce qui va avec », dit-il. « J’allais me payer un smic voir deux « .
Charles cherche alors sa future activité : produire du lait est trop compliqué et coûteux. Etre maraîcher est trop dur pour la santé, et le dos. Charles cherchait un système d’élevage facile économiquement et pouvant être lancé avec un fond de roulement modeste.
L’élevage du poulet, encore un souvenir de son enfance à Rouen, lui est apparu comme le bon choix : du poussin au poulet en 3 mois et demi !
Avant de se lancer, il passe une semaine chez un ami éleveur dans le Gers et rentre enthousiaste.
Son projet validé par la région, il ne restait plus qu’à trouver le terrain et c’est là que les choses ont failli mal tourner. Personne ne veut accueillir l’élevage sur ses terres. L’éleveur passe des semaines à aller de déceptions en déceptions.
Un matin son téléphone sonne : Emmanuel Vandame, un céréalier du plateau, est séduit par son projet et accepte de lui céder un terrain.
Pour Emmanuel Vandame, aider Charles à s’installer « était dans la logique des choses. Si on veut favoriser le circuit court il faut bien permettre à d’autres filières de s’installer. Personne d’autre ne l’aurait fait ». Aujourd’hui, Emmanuel Vandame vend ses céréales bios pour nourrir les poulets de Charles Monville. Le cercle vertueux se recrée sur le plateau.
Informations :
Vous trouverez la ferme de Charles Monville sur le plateau de Saclay non loin de la N118 – sortie 7 – Vauhallan, direction Ecurie de Favreuse.
Il est préférable de commander par email vos œufs et poulet sur [email protected]
Les poulets sont prêts à cuire.
10,10€ / kg (de 1,8kg à 1,9kg – 2kg à 2,2kg et plus de 2,3kg)
Œufs à 2,5€ les 6
Vente de poulet à la découpe, conditionné dans des sachets sous vide :
Filets à 25€/ kg
Cuisses 15€/ kg
Foies 13€/ kg
Gésiers 13€/ kg
Ailes 11€/ kg