Sur le plateau de Saclay, le gouvernement cherche à créer une Silicon Valley à la française, regroupant grandes écoles et start-up sur un espace desservi par un métro aérien. Dans le même temps les agriculteurs se battent pour sauvegarder leurs terres, ou au minimum les 2300h promis par la loi, pour que leurs exploitations restent viables.
MonSaclay.fr a rencontré Emmanuel Vandame, un céréalier du plateau dont la ferme à Villiers-le-Bâcle est le siège des Jardins de Cérès, la plus grande Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP) d’Ile de France. Alors que le gouvernement cherche à identifier les terres qui seront sanctuarisées, M. Vandame reste dubitatif : « Ils ne vont pas trouver les 2300h. On va juste s’en approcher « , déclare t-il. « Cela montre qu’ils sont incapables de réduire leur projet. Pierre Veltz est un fin politicien, » ajoute-t-il, « ses délégués ont même essayé de faire passer l’aéroport de Villacoublay dans les 2300h de terres sanctuarisées ». (Lire l’interview de Pierre Veltz dans monSaclay.fr)
Le métro devait être souterrain, aujourd’hui on apprend qu’il sera aérien, je ne peux pas me satisfaire de cela. La loi est la loi et là elle n’est pas respectée. Je suis donc très méfiant », explique M. Vandame.
Malgré tout, d’après M. Vandame, l’agriculture sur le plateau reste viable.
M. Vandame parle en chef d’entreprise et comme beaucoup d’entrepreneurs, il aime les paris. En 2009, il mise sur l’agriculture biologique. Aujourd’hui 52h de ses terres (sur 238h) sont convertis au bio.
Dès la fin août, les habitants de Villiers-le-Bâcle et les 300 membres de l’AMAP pourront acheter du pain bio cuit au feu de bois dans un four espagnol, un Fargas.
« C’est un bel exemple de valorisation d’une agriculture biologique en grande culture », affirme M. Vadame. « C’est un gros projet et j’espère qu’on va réussir ».
Le four pourra cuire 120kg de pâte en une fournée. « Depuis le début, mon épouse Cristiana et moi souhaitions proposer des produits bio à un prix moins cher que dans les supermarchés bios et nous aimerions que ces produits profitent surtout aux enfants. D’ailleurs nous avons récemment répondu à un appel d’offre de la ville de Saclay pour fournir du pain aux cantines », dit M. Vandame.