Cela fait bien longtemps que Saclay n’avait organisé de tournoi de football. C’est désormais chose faite avec la manifestation organisée ce weekend par l’Entente sportive du Plateau de Saclay. Pour un moment convivial autour d’une pratique sportive populaire et festive. Entrée libre (mais pass’ sanitaire obligatoire), buvette et restauration rapide. Au stade des prés basques dès 9h !
Une rentrée pour l’Entente sportive du Plateau de Saclay (ESPS) sous le signe du développement. Trois nouvelles sections : baby foot (U4-U5), une 2e équipe de vétérans et un club du dimanche matin (CDM). Les joueurs de tous âges de Saclay, Villiers-le-Bâcle et Saint-Aubin sont, de plus, rejoints par ceux de Vauhallan.
Un appel au recrutement de joueurs est lancé tout particulièrement du côté des ados pour renforcer les sections U15 et U16. Mais on accueille des joueurs dans toutes les catégories.
Le club sera présent demain au forum des associations de Saclay dès 14h.
Les entraînements ont lieu aux jours et horaires suivants :
Mercredi 16h à 17h 30 (et certains samedis matins), stade du cimetière et plateau pour les enfants (U4 U5 U6 U7 U8 U9)
Mardi et Jeudi 18h30-20h, match le samedi après-midi pour les U12-U13
Mercredi 18h-20h : U15-U16
Mardi et Jeudi 20h-22h, à Saclay et synthétique au Moulon, séniors
Mercredi 20h-22h et match le dimanche matin : Club du dimanche matin et vétérans
Des tournois sont organisés, à domicile et en extérieur et des stages de foot animation.
Bonne rentrée sportive,
Eric Raimond
Trésorier ESPS
La commune de Saclay compte un peu plus de quatre mille habitants, environ trois mille électeurs. Son territoire est très contrasté : des fermes agricoles à seulement vingt kilomètres de Paris, des institutions stratégiques (commissariat à l’énergie atomique à cheval sur Saint-Aubin, Centre des essais des propulseurs réacteurs de la Délégation général à l’armement) et une grande école (HEC dont l’essentiel se trouve cependant sur Jouy-en-Josas). Sa population est séparée en deux, par un mur « invisible » de plusieurs kilomètres qu’incarne le CEPR et aussi par de fortes disparités : un petit village flanqué de quelques immeubles d’habitation collective, d’une part, ce vieux bourg qui pour ses habitants est réellement Saclay et un quartier pavillonnaire au Val d’Albian, partagé entre les communes de Saclay et Jouy-en-Josas, un val à cheval sur une frontière intercommunale (Paris-Saclay et Versailles-Grand Parc), départementale (Essonne / Yvelines) et diocésaine (la chapelle du Val relève du diocèse de Versailles, quand l’église Saint Germain relève de celui d’Evry). Saclay semble ainsi sise sur une faille où deux plaques tectoniques se rencontrent ou se heurtent. Elle est aussi liée d’une part à un passé agricole qui demeure bien présent et une évolution un peu contrainte vers la modernité. A ce titre, l’Opération d’intérêt national créée en 2005 et qui a abouti à la création de l’Etablissement public du Plateau de Saclay a pu être perçue comme une forme d’intrusion du pouvoir central dans les affaires locales, une forme de confiscation aux habitants du Plateau de pouvoir décider de leur destin commun.
Cette situation très particulière se superpose à la poursuite d’une manière de gérer les affaires locales « à l’ancienne », présupposant une forme de hiérarchie entre les habitants fondée sur l’ancienneté. Saclay n’est ici pas une exception de ce syndrome si commun à de nombreuses communes encore. Mais cet atavisme est cautionné par l’idée que la démocratie représentative confère aux élus issus d’un scrutin municipal une prérogative souveraine à prendre les décisions à la place des habitants. Or, les bouleversements importants issus de la création d’un hub multimodal, autour de la future de station de métro de la ligne 18 au Christ de Saclay, et l’urbanisation annoncée pour partie du Christ, des « 13 hectares » à urbaniser du Bourg ou du bout de la rue Arthur Rimbaud au Val d’Albian, appellent à une réflexion sur la légitimité des décisions prises tant par l’Etat que par les élus municipaux.
Parallèlement, le modèle de la démocratie libérale de nos pays occidentaux est en crise. Certains auteurs ont pu parler de malaise. En Europe orientale, le régime des « démocraties illibérales » incarne cette contestation du paradigme élaboré au cours du XIXe siècle. Le mouvement de la « démocratie radicale » renouvelle la pensée politique. La pratique du tirage au sort, issue de la démocratie athénienne des origines, a cours pour des instances citoyennes sur les grands dossiers de la transition écologique ou énergétique notamment et depuis plusieurs décennies. L’exercice de la démocratie directe, à l’exemple de la Suisse et à la suite de l’Athènes ancienne, suscite un intérêt renouvelé.
Or, l’Athènes de Périclès, qui représente à nos yeux les origines mêmes de notre démocratie, comptait environ 150 000 citoyens et tous pouvaient venir siéger à l’Assemblée. Certes, ils ne le faisaient probablement pas tous. Mais nous savons que pour certains votes, un quorum de 6000 personnes était nécessaires. Et à cette époque, nous ne disposions pas des moyens numériques d’aujourd’hui. A l’échelle d’une commune de 3000 citoyens, qui plus est confrontée à des choix d’avenir importants comme son développement et son aménagement urbain, la protection de ses terres agricoles et de son patrimoine naturel, ne serait-il pas nécessaire de multiplier consultations et votes électroniques ? Notre Constitution permet même de soumettre à un referendum local les actes relevant du Conseil municipal ou du maire. C’est un outil qui permet aux élus municipaux de rendre au corps électoral, à la faveur d’importants enjeux, son légitime pouvoir de décision !
A l’époque de Périclès, les dix stratèges étaient élus pour un mandat annuel et soumis à un vote de confiance tous les mois. Ne peut-on à l’échelle d’une commune comme Saclay rendre aux citoyens leur pouvoir de contrôle sur leurs élus ? N’est-il pas temps de remettre en cause les excès de ce système, certes républicain, qui ne convoque les électeurs que tous les six ans, en les priant poliment (ou non) de s’abstenir de prendre part à la décision voire à la parole jusqu’à la prochaine campagne électorale ?
Dans l’Athènes du Ve siècle avant J.-C., la plupart des magistrats étaient tirés au sort parmi les citoyens et exerçaient leur mandat collégialement et durant de courts mandats (souvent annuels), devant présenter leurs comptes à leur sortie de charge et pouvant être poursuivis s’ils avaient porté atteinte au bien public ou même à des intérêts privés. Ce contrôle démocratique visait à faire obstacle à de nouvelles tyrannies que la cité avait connues au siècle précédent. Notre démocratie moderne ne devrait-elle pas se faire au moins aussi exigeante ? L’intérêt général ne devrait pas être l’apanage de quelques notables ni même de ceux qui le veulent, c’est une responsabilité collective. Et, à ce titre, le tirage au sort, a minima pour des instances consultatives ou citoyennes, à défaut de pouvoir le faire légalement pour des conseils municipaux, serait sans doute une bonne formule pour à la fois éviter que ne se manifeste ce qu’il y a de plus détestable dans l’âme humaine à l’occasion des campagnes électorales, et aussi dévoiler des talents cachés dans la gestion publique, car il est peut-être temps que l’orgueil et l’ambition laissent la place à l’humilité et à l’abnégation dans le champ politique.
Sise tout en haut de son plateau, Saclay pourrait ainsi voir éclore une démocratie rénovée et réellement à l’image des aspirations de ses habitants face aux bouleversements qui sont en marche.