NB: article écrit à titre personnel par Martine Debiesse et qui n’engage qu’elle à titre individuel.
La salle du Conseil Municipal était pleine mercredi 9 octobre pour la 3ème étape de concertation sur le Moulon. En tant qu’élus, on aimerait, d’ailleurs, qu’elle soit ainsi pleine à chacun des quatre à cinq Conseils Municipaux annuels. Cela arrive exceptionnellement (en février dernier, pour cause de décret sur les rythmes scolaires; en avril 2011, quand Dimitri Tchoreloff et moi avons été « sortis » de l’équipe majoritaire pour avoir eu l’outrecuidance de représenter notre parti, fort différent de celui de M. Bournat, aux élections cantonales). C’est bien plus motivant que de ne parler qu’« entre soi ». En dehors de ces événements particuliers, pourtant, la salle est seulement peuplée de quelques fidèles « habitués », citoyens suivant les débats de conseils en conseils et que je remercie vraiment sincèrement de leur présence.
Cette digression faite, je reviens au sujet du jour : il y avait donc foule pour poser des questions et écouter, détaillées par les membres de l’EPPS et les architectes du projet, les avancées concernant la partie giffoise du Plateau.
Une véritable ville supplémentaire à nos portes
Une chose est désormais évidente, c’est une véritable ville qui est en passe de se construire en haut de la côte de Belle-Image, à cheval sur le territoire de notre commune, celui de Saint-Aubin et celui d’Orsay, faisant du Moulon le pendant de Chevry sur le 2ème plateau que compte Gif.
Imaginez un peu : à l’est et au nord du Synchrotron vont pousser, sur des terres en grande partie consacrées actuellement à l’agriculture, 60 hectares d’activités académiques, économiques, de commerces et de services.
Rappelons que l’ensemble de l’espace urbain construit de toute la commune de Gif est de 529 hectares. 60 hectares de plus, ce n’est donc pas rien. Et dans ces 60 hectares, les surfaces occupées sur le Moulon par les 4.600 logements prévus (2000 familiaux et 2.600 étudiants) ne sont pas comptées. Pas plus que les 56 hectares, pas plus que les 5.100 logements prévus un tout petit peu plus loin sur le plateau, dans le quartier de Polytechnique.
Et tout le monde a l’air de trouver cela très bien, y compris M. Bournat qui pourtant, il n’y a pas si longtemps, à l’automne 2005, votait, avec les délégués de Gif en conseil de CAPS pour refuser toute urbanisation au nord de la RD 128 (la route qui va du rond-point de Saint-Aubin au Bœuf à six Pattes). Vous pouvez constater sur la carte ci-joint que cette « frontière » un temps symbolique est largement franchie. http://carte.epps.fr/map/moulon
Et cette urbanisation ne sera pas essentiellement « de maisons » comme à Chevry, mais d’immeubles et de bâtiments, de 25 mètres de hauteur maximum…
Des transports collectifs sur le Plateau prêts « peu après 2020 »
Le Moulon sera un lieu de travail, un lieu d’habitation, mais rien ne dit, comme l’a très bien fait remarquer un Giffois dans la salle, que ceux qui travailleront là y habiteront aussi. Il faut donc prévoir des moyens de transports adaptés à d’éventuels chassés croisés de grande ampleur. Ils semblent l’être, avec un TCSP (Transport en Commun en Site Propre (autrement dit, avec une voie qui lui est réservée) qui ira du quartier de Polytechnique au Christ de Saclay en passant par le Rond-Point de Saint-Aubin ; un métro (aérien… rares sont ceux qui continuent à se battre contre ce qui se profile sur le sujet) avec trois gares sur le plateau (à Palaiseau vers le lycée Camille Claudel ; à Gif-Orsay vers le Bœuf à six pattes et au Christ de Saclay). Sauf que le TCSP ne sera prêt qu’en 2015, le métro que peu après 2020 (et encore, mercredi 9 octobre, lors de la réunion de concertation, c’était 2023…
M. Ayrault a annoncé jeudi 10, lors de sa visite sur le Plateau, l’avancement du processus de deux ans). Il n’empêche, il faut compter encore un minimum de 7 ans (et pendant lesquels le Plateau sera en travaux permanents) pour parvenir à une offre de transport en commun adaptée aux déplacements modélisés, alors que les installations, elles, auront lieu avant : le quartier devrait être « prêt à vivre » en 2018. Un des Giffois présent à la réunion de concertation a très justement fait remarquer qu’à l’étranger, quand on veut faire un projet de ce genre à partir de rien, le phasage se fait mieux (ce que GemGif ne cesse de dire depuis longtemps) : on commence par installer les infrastructures, puis on construit les logements et les bâtiments. Les gens ne viennent habiter ou travailler que quand les transports sont là, pas l’inverse ! Quid, donc, en attendant, pour se déplacer sur le Plateau ?
Lire la suite de l’article de Martine Debiesse sur son blog Gem Gif
6 Comments
On avait parlé de faire un « classement » pour protéger les zones agricoles du plateau. Que reste-t-il aujourd’hui de cette belle intension?
Il faut des constructions neuves car les prix à Saclay et à Palaiseau des biens immobiliers vendus, il faut le dire, par des vendeurs retraités pour la plupart et très cupides (avouez-le) car rêvant d’une retraite dorée au soleil faites sur le dos de jeunes pigeons acheteurs, sont tout simplement exorbitants! Il faut faire baisser les prix!
Cependant Palaiseau et Saclay n’ont pas vocation à supporter tout l’effort de construction en Ile de France! Car ca semble etre le cas apparemment pour l’instant… La construction d’immeuble de 25m de haut est complétement folle et va complétement dénaturer le paysage, sans compter les bouchons monstrueux qui se préparent dans le secteur, vu qu’on met la charue avant les boeufs et que le transport ferré arrivera trop tard pour la génération actuelle! On dirait que ce bétonnage massif sert de justification pour la construction du futur métro … Il est d’autre part stupide de ne pas avoir imaginer un transport ferrée suivant la N118 et la N20, de type Nord Sud, car le RER B est complétement saturé. Au fait, faut -il sortir de polytechnique pour ne pas imaginer enfin, un rer deux étages sur cette ligne B? Ou est le probleme???
L’autre préoccupation majeure est celle de la fiabilité, de la durabilité des nouvelles constructions! Si tout tombe en ruine, devient insalubre, humide, dans dix ans, les cadres sup quitteront le navire, et ces belles constructions se transformeront en cités invivables comme la grande borne de Grigny…
Les élus doivent absolument s’assurer DU SERIEUX des promoteurs!!!! A bon entendeur, chers élus! .
Notez aussi que le secteur du plateau, proche de polytechnique, est infesté de MOUSTIQUES! C’est une autre cause qui risque de faire fuir les cadre sup donc de créer des guettos à la Grigny! C’est bien beau les ecoquartier,s le respect de l’environnement, les belles paroles d’élus, les rigoles, les canaux, les mares aux canards à gogo autour de ces eco quartiers, vu d’un architecte parisien ronds de cuir bien blotti dans son bureau mais dans la pratique, cela crée de l’élevage intensif de moustiques!!!! Personne ne parle HAUT et fort de ce fléau qui est bien réel sur le plateau on l’a vu cet été! Des la tombée de la nuit, les moustiques, telles des escadrilles de centaines de zéro japonnais, attaquent les gens et les mitraillent!
Je demande d’ailleurs au responsable de ce blog d’évoquer le sujet ! Certes on arrive à l’hiver et les moustiques dorment…
@Tony: sincèrement juste à la lecture du début de votre commentaire, vous êtes ridicule de bétise !
Bonjour Monsieur. Excusez-moi si je vous ai offusqué, mais il ne fallait pas vous sentir visé….
Et sachez que je suis ébahi par la longueur de votre argumentation… Bien cordialement.
Mr M., je rajouterai: les prix à Saclay comme ailleurs en Ile de France, ont tout simplement doublé, en dix ans. Par contre ce n’est pas vraiment le cas du salaire des jeunes trentenaires, qui lui stagne. Il est évident que la plupart des vendeurs ici essaient de faire une énorme plus-value, certes pour diverses raisons:
1. pour s’acheter une retraite au soleil : Mr M, je suis acheteur et , après près de deux an de recherche et de visites, j’ai croisé de tels vendeurs plus d’une fois ….
2. pour donner une partie de l’argent à leurs enfants, car ils sont parfaitement conscients que les prix sont exorbitants.
Quand j’entends , quasiment systématiquement, les vendeurs me dire qu’ils ne veulent pas « brader » leur maison car ils ne veulent pas baisser leur prix de 10 000 euros, alors qu’ils vendent leur maison 3 fois le prix qu’ils l’ont achetée, je leur réponds parfois d’aller chercher dans le dictionnaire la définition du mot « brader »… 10 000 euros sur un bien à 4200 euros du métré carré, ce n’est pas une braderie, c’est de pure et simple la cupidité..
Notez cependant que le vent a tourné, et que les vendeurs redescendent progressivement sur terre: plus rien ne se vend en ce moment et c’est tant mieux comme cela.
Mr. M . Que trouvez vous de plus ridicule, le fait que je trouve les prix exorbitants, ou le niveau actuel des prix et le comportement de certains vendeurs viscéralement attaché à leur pauvre bicoque…
Pour faire suite à une question en commentaire, il y a bien une zone agricole « sanctuarisée » de 2300 hectares, prévue au centre du plateau.
Malheureusement, les élus de la commune de Saclay, (aux premières loges, mais qui n’ est partie prenante du projet de GrandParis) ne se sentent pas concernés par les promesses des élus de la « frange sud » et envisagent la continuité urbaine entre Saclay bourg et le val d’Albian.
Chacun prêchant pour sa paroisse et ignorant les projets des voisins, difficile de prévoir ce qui restera de la zone de culture après le passage des bétonneuses..