Billet d’humeur
Préambule : En écrivant ce billet, je n’ai cherché à agresser personne. J’ai simplement regretté que l’équipe municipale (pas l’actuelle, mais la précédente) n’ait pas plus réfléchi avant d’engager ces travaux qui ont doublé la population du Val d’Albian. Je sais qu’il est plus facile de critiquer que d’agir, mais je pense qu’une telle extension aurait mérité les conseils d’un urbaniste ou au moins une consultation des habitants du Val qui sont directement concernés par le devenir de leur village.
Plus je me promène dans ces « nouveaux quartiers » du Val, plus je prends conscience de l’incompétence de ceux qui ont créé cette extension.
Quel dommage que, lors de son élaboration, on n’ait pas consulté le moindre urbaniste. Le résultat en est que le Val d’Albian est et restera une cité dortoir sans vie, avec des habitants qui s’ignorent, mais dotée d’une école primaire gigantesque, certes utile, mais complètement disproportionnée par rapport à la population du Val.
Toujours est-il que n’importe quel urbaniste vous aurait dit qu’un village dortoir comme le Val avait besoin en priorité d’un espace de vie.
Il ne s’agit pas d’une supérette excentrée comme ce qui est, je crois, prévu vers HEC. De toute façon, il faudra prendre sa voiture pour y aller, donc autant aller à Buc, Massy ou Vélizy où le choix en marchandises sera beaucoup plus grand.
Non, ce que j’appelle un espace de vie, c’est une place, la plus centrale possible, c’est à dire à proximité de l’école ou de l’annexe municipale. Cette place accueillant le marché un ou deux jours par semaine, abriterait un café avec terrasse, un marchand de journaux, permettant aux gens de prendre leur café le matin en lisant leur journal, permettant aux vieux de taper le carton en buvant un demi avec un baby-foot ou un flipper pour les jeunes.
Il se s’agit pas d’inciter les gens à boire, mais de permettre aux habitants du Val de se croiser, de se côtoyer, de se rencontrer. Un café n’est pas un rendez-vous d’ivrognes, l’essentiel de l’œuvre de Jean-Paul Sartre a été rédigée à la terrasse d’un café. L’importance d’un tel espace (que l’on rencontre dans les plus retirés des villages ruraux pas seulement en France mais dans toute l’Europe) est primordiale sur le plan social.
Faute de l’avoir compris, ceux qui ont présidé à l’élaboration de l’extension du Val ont condamné celui-ci à n’être définitivement qu’une cité dortoir sans vie, mais dotée d’une gigantesque école primaire. Malgré tous les nouveaux bâtiments qui ont été construits, même la salle municipale où étaient donnés parfois des spectacles qui apportaient un peu d’animation a été absorbée par cette école boulimique.
Loin de moi l’idée de minimiser l’importance d’une école ni la noblesse de sa mission, mais elle n’est pas le seul besoin d’un village comme le Val, qui à part elle, est dénué de tout. Une horrible pensée me vient parfois à l’esprit : et si le gigantisme de cette école primaire se justifiait par un futur bétonnage des terres agricoles du plateau? Sinon, pourquoi un tel investissement pour un village à la population aussi restreinte, même avec les nouveaux pavillons.
Les villages traditionnels de notre pays n’avaient pas besoin d’urbaniste pour comprendre leurs besoins sociaux. Il semble qu’aujourd’hui ceux qui décident le font sans en avoir la moindre compétence. Dans ce cas, on fait au moins appel à des gens compétents, çà évite de commettre des erreurs irréversibles, erreurs très graves par leur impact quand toute la vie d’un village en dépend. Quand on revoit un film de Pagnol, on se dit qu’à une époque pas si lointaine, les gens savaient vivre et on les envie.
N’était-ce pas plus sympathique de taper le carton devant un pastaga que de rester collé devant sa télé? La vie des habitants du Val devra définitivement se résumer à auto (il n’y a pas encore de métro!), boulot, dodo puisque c’est ainsi que ceux qui prétendent organiser notre vie sociale se l’imaginent.
Comme en plus de cela, on a un débit Internet extrêmement bas, ne reste plus que la télé.
Le seul espoir de corriger le tir, à condition que ceux qui ont la responsabilité de ce village en aient la volonté, c’est de sacrifier l’aire de jeu qui existe devant la maison pour tous, ou de la déplacer près de la mare du Tonkin, pour la remplacer par une telle place, consacrée au marché certains jours de la semaine, à la pétanque les autres jours, avec son café (avec tables en terrasse), son marchand de journaux, sa boulangerie.
On pourrait y mettre la supérette prévue à HEC, qui, ainsi ramenée près du centre ville aurait des chances d’accueillir une clientèle beaucoup plus nombreuse. Ce que je vous dis là, ce n’est pas une manifestation de mauvaise humeur due à un vieux rouspéteur, n’importe quel urbaniste compétent vous confirmera que j’ai raison.
Si les autres habitants du Val on l’habitude de subir passivement, je pense qu’il en faut qui comme moi osent râler quand sont faites des âneries aussi énormes et lourdes de conséquences pour toute la vie du village.
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4 Comments
Un grand merci pour cet article… N’habitant ni au Val d’Albian, ni à Saclay-bourg, mais à Gif (et lisant régulièrement ce site très intéressant), j’ai un avis totalement extérieur. Il est beaucoup plus général, tout ce que vous dites me parait pouvoir être étendu à toute ville, tout village, tout quartier de France et de Navarre… Merci donc !
Etant un futur habitant de cette extension du « val »age dortoir, je ne peux qu’être d’accord avec vous, ca n’a pas été pensé pour le bien des habitants mais pour rendre le projet le plus rentable possible pour le promoteur. C’est la loi de l’offre et la demande, il y a tellement de demande que les promoteurs peuvent faire n’importe quoi, ca se vendra. A partir de la, ils ne font que peu d’effort.
Le terrain a été optimisé pour y mettre un maximum de maison.
D’ailleurs, ce qui est le pire, c’est de voir le nombre de place de parking le long des nouvelles rues qui est quasiment nul. Ca va être la jungle avec des voitures en double file partout.
Pour le coté social, je pense qu’il reste la piste de l’ancien lieu de culte rénovée qui peut être un lieu d’échange.
A coté de la supérette d’HEC, ils comptent ouvrir une demi douzaine de boutique et un petit hotel, reste a voir quelles boutiques vont s’ouvrir, pourquoi pas un bar/restaurant? meme si ca reste excentré du val, ca serait deja mieux que rien et permettrait de faire du social avant/apres faire ses courses.
Je ne suis pas d’accord avec les commentaires de l’auteur surtout en ce qui concerne l’école qui est même trop petite pour le nombre d’éléves: classes trop petites, tous ne peuvent même pas s’assoir autour des tables en grande section de maternelle.
Les gens ne s’ignorent pas, bien au contraire. Tous les nouveaux arrivants se connaissent et le voisinage est agréable.
Venant d’une grande ville bruyante, quel plasir de profiter du calme du Val d’Albian…
[…] Le Val restera une cité-dortoir ! […]