Christophe Baillat, auteur à Jouy-en-Josas, sous le plateau de Saclay, sort son périscope.
Ce pourrait être le pitch du livre : « Venez chez nous à Saclay avec vos prisonniers politiques et passez-les dans nos scanners, vous saurez ce que vous avez toujours voulu savoir sur les réseaux terroristes ».
Il paraît que le dernier Fred Vargas est bien mais mon périscope n’est pas tourné de ce côté. Image suivante. Le livre de Sébastien Bohler, Neuroland, tient du Campus novel, ces romans qui se déroulent à l’université et du thriller scientifique. Imaginez Maxime Chattam en résidence d’écriture sur le plateau de Saclay (pour l’instant, je ne vois que François Bon). Voici un livre ultra-intelligent quant à sa construction et à son découpage. Très séquencé, ce qui fait qu’un baiser passionné est toujours interrompu avant d’être bu complètement. Sébastien Bohler, dont la quatrième de couverture nous dit qu’il est Ancien élève de l’Ecole polytechnique, est tellement sûr de là où il nous emmène qu’il savoure le chemin en prenant son temps sur six cents pages. Je ne dis pas qu’il n’y a pas des accélérations dignes d’une Lamborghini. La compétition pour rejoindre Saclay, « la Mecque des imageurs » (imagerie cérébrale), est rude entre les étudiants de Normale Sup. Et Neuroland, « le labo le plus convoité d’Europe ». Image suivante. Du côté du ministère de l’Intérieur, un policier qui a foiré un interrogatoire et a donc 53 morts sur la conscience veut se racheter. Il s’intéresse donc aux méthodes scientifiques qui permettent d’aller chercher les informations dont les enquêteurs ont besoin là où elles sont, dans les cerveaux de ceux qui font voler les vies en éclats. Les personnages sont de chair et de sang, ont une vie professionnelle, familiale, des appuis, des rivaux et parfois aussi, une vie cachée mais je ne peux pas en dire plus…
Juste un extrait alors, celui où l’on suivra Vincent Carat. Ce n’est pas l’étudiant en master neuro-sciences le plus doué mais il a des intuitions géniales et des qualités humaines : « Vincent prit le RER B à destination de Massy-Palaiseau. Il emprunta un bus qui roula longtemps à travers les champs […]. Les longues silhouettes des peupliers oscillent au vent sur le plateau de Saclay »
Si vous pensez que ce livre publié aux éditions Robert Laffont est Le livre qu’il vous faut emporter cet été, vous lisez dans mes pensées. Pour garder une activité cérébrale mais pas trop.
Auteur invité à Des Livres et Vous St-Cyr le 30 mai
The Bar des Sciences et des Lettres in Jouy-en-Josas is used to host scientists or writers who are prominent in their field. Valérie Gauthier seems to have blurred the borders, with a distinctly literary book on management. How did she do it? Who is she?
She studied creative writing in the USA and taught American poetry at HEC Paris before leading its MBA program. While exposed to a pretty wide range of diversity (85% of the students are not French), her challenge was to upgrade the MBA in the world rankings. Her position was the best way to understand how to lead a group with very different profiles. She did the job for eight years before going to MIT (USA – Mass.), an opportunity to go further through teaching, reading literature and books on management.
Her time away from HEC has been fruitful considering the book : Leading with sense, presented on the 16th of January at the Chai Moi restaurant in Jouy-en-Josas. To improve your relationships & leadership, she recommends the three Gs – Genuine, Generous and Generative. The protocol is given in chapter 6: if you want to open up to others and their differences, begin by focusing on yourself and writing your own self portrait. Then give it to your counterpart, who will do the same with you. You’re then set to begin a true conversation, with both of you generous enough to spare two hours to discuss the two portraits.
Do you have doubts about the method, like many of the people who listened to Pr Valérie Gauthier that day in the restaurant? 1,500 people have done it before you in seminars and felt comfortable and more confident. So if you’re interested, a website will give you a taste of the technique and you may also decide to read the book, in English (Leading with sense) or in French (Le savoir-relier).
Histoire d’Alexandre Alexeïevna, dit Alex
_ Je rigole quand j’entends dire que les chercheurs n’ont pas besoin d’être dirigés, c’est peut-être vrai dans leur travail, tant mieux pour eux, mais dès qu’ils sortent du labo, ils sont à côté de la plaque, si vous me permettez. Certains sont carrément euphoriques, le problème, c’est de les ramener sur terre jusqu’à nous. La bureaucratie, c’est à l’opposé de ce qui leur convient. Ils sont incapables de défendre leurs droits. Nous, nous connaissons les dessous du système, nous leur offrons une sécurité. Dans le cas d’Alex, c’est vrai, Tatiana nous a beaucoup aidés. Sandrine de Science Accueil
Alexandre Alexeïevna, (Alex2 pour ses collègues, ou encore Alex) travaille à une échelle temps de quelques fractions de seconde, inférieure à la nano seconde. Il est le type même du physicien-voyageur qui enjambe les continents pour faire carrière ou partir avant la date d’expiration de sa carte de séjour. En consultant son CV sur Research Gate, on voit qu’il est déjà venu à Paris avec un visa d’un an _ Un contrat CNRS, mais après je n’ai pas pu rester. C’était il y a cinq ans. Compte-tenu de la mauvaise réputation des fonctionnaires français « trop tatillons», il avait eu recours à Science Accueil comme intermédiaire. Sandrine se souvient.
Le 15 décembre 2008, Alex salue son directeur de labo, le Pr Klein, quitte le centre-ville de Moscou et débarque quelques heures plus tard à l’aéroport de Roissy. Il appelle l’association Science Accueil à Orsay pour qu’elle lui trouve un point de chute. Il doit prendre un poste de chercheur à l’UPMC, l’Université Pierre et Marie Curie à Paris, une faculté d’ingénierie dans le Ve arrondissement. Il commence après Noël. Il a pris soin de faire précéder sa venue d’un mail expédié à Science Accueil. Il arrive avec un simple bagage par l’escalator dans le grand hall de l’aéroport et compte sur Sandrine pour lui trouver un hébergement le soir même. Aimablement mais fermement, elle lui fait remarquer qu’il ne leur laisse pas le temps de se retourner. _ Pas le temps, vous plaisantez, ce n’est pas ma faute si vous êtes surchargée … Pour Sandrine, c’est un cas désespéré mais, hélas, pas isolé. Elle a réussi à le loger dans une ferme-auberge (cela dit, il n’en garde pas de mauvais souvenir). Depuis bien des choses ont changé. Il a soutenu sa thèse, s’est offert un orgue électrique en récompense de son prestigieux titre de Docteur (Ph. D. in Physics), a séjourné à Osaka et au centre-ville de Toronto où il a rencontré Tatiana Alassieva, une compatriote slave. Depuis, ils ne se quittent plus. L’organisation des déplacements s’est, comment dire, professionnalisée et tout le monde en profite à chaque bout de la chaîne.
Il y a peut-être un million de scientifiques dans le monde (ce n’est plus la noblesse du XIXe siècle) mais la compétition dans les labos est loin d’être la même partout. Alex ne veut plus entendre parler du système américain. Du Canada comme des Etats-Unis, il dit : _Là-bas, le Professeur qui dirige un labo est comme un chef d’entreprise. Il donne le même sujet à deux équipes, les presse comme des citrons et il garde les meilleurs à la fin. Venant d’un pays de l’Est, il n’a pas l’habitude de se vendre. Aussi le régime français lui convient mieux. Il peut désormais candidater pour des postes post-Doc et soumettre son dossier à une commission composée de sept personnes. On ne l’attend pas non plus à bras ouverts. Sur un tableau, il a lu un jour : tu fais la compétition à nous. Message non signé d’un collègue qui parlait moins bien français que lui.
Entre deux équations prometteuses, Alex joue au piano dans le petit coin chaleureux ménagé derrière une porte du labo de Toronto, orné de souvenirs et de blagues de matheux…
La vibration est rock & roll. Avec trois mois d’avance sur le déménagement projeté, Tatiana reçoit sur son Smartphone une liste de quinze propositions d’hébergement. Le soir en se concertant, leur choix est le même, ils préfèrent habiter au centre de Paris, vivre et travailler à Paris pour Alex avec, occasionnellement des allers et retours au Synchroton Soleil à Saclay. (La lumière y est si puissante qu’elle compense le peu de temps laissé à l’observateur pour réaliser son travail). Tatiana envoie cet email: _ Chère Sandrine, merci pour vos propositions en réponse à notre demande. Nous avons maintenant le projet d’avoir un enfant (elle en assume la responsabilité, Alex n’entend rien à ces choses-là, elle pourrait lui raconter n’importe quoi). Du coup, pourriez-vous nous proposer des logements plus grands ?
Première déconvenue, la Cité universitaire internationale est saturée de demandes, aussi Tatiana reçoit-elle un nouveau message l’informant que les seules possibilités seront soit à Evry (préfecture de l’Essonne), soit à Palaiseau. Avec leur budget, Sandrine n’a pas pu trouver plus près de Paris. Deuxième déconvenue, les vaccins de leur animal domestique ne sont pas à jour. Tatiana tient à son lapin au moins autant qu’à Alex, elle doit faire des pieds et des mains pour tenter d’obtenir une dérogation. Finalement, le couple peut venir en France s’il promet de régulariser la situation du rongeur. Le choix entre Evry et Palaiseau, a été vite fait. La préfecture est un mot repoussoir pour Alex, il préférerait jouer au piano dans une camisole de force. De lointains échos lui parviennent, via Tatiana qui prépare le terrain pour lui en vue du retour à Paris. La veille encore, elle tentait de se loguer sur le système informatique de gestion des rendez-vous. Mais à minuit et une minute, elle était recouchée, les rares créneaux ouverts étaient déjà pris d’assaut.
_ Il faut sans arrêt se reconnecter, c’est épuisant.
_ C’est amateur, ce n’est pas normal. Dans d’autres pays on y arrive alors pourquoi pas au pays de Louis XIV? Ailleurs ça marche un peu comme ça (sa main serpente), ou comme ça (il tend sa main comme pour donner un billet), mais à la fin, on y arrive. La France croit aux papiers. C’est tout carré. Tatiana lui dit qu’il n‘y a plus que le vaccin qui pose problème. Pour Alex, qui a le poste mais pas encore tous ses papiers, c’est comme un cauchemar. La France, c’est un pays magnifique mais la préfecture, c’est le pire.
Une nuit, alors qu’ils sont sur le sol français, Tatiana décroche enfin le rendez-vous.
_Chéri !
Alex n’a plus qu’à prendre le sac à dos qui contient les documents demandés pour la carte de séjour, justificatifs de résidence, justificatifs d’activité professionnelle Il enfile une polaire et des chaussures de randonnée.
_Pourquoi tous ces papiers ? Mais pourquoi, je suis ici légalement, je travaille.
_Dépêche-toi tu vas rater le rendez-vous.
_ Il vaut mieux avoir trop de documents que pas assez, j’en prends encore quelques-uns.
_ Allez, go !
Tatiana a lu sur un forum qu’une femme qui avait accouché en urgence et subi une césarienne en plein été, à la date prévue initialement pour son rendez-vous en préfecture, n’avait pas pu en obtenir un autre car elle n’avait pas honoré le premier.
A son retour, Alex a le sourire (heureusement qu’il peut prendre des libertés sur son emploi du temps de scientifique). Maintenant, tout s’emboîte, activité, domicile et papiers en règle. Occasionnellement, il sera près de son lieu d’activité, (Palaiseau et Saclay sont tous deux situés sur le même plateau dit de Saclay même s’il le déborde). Le plus souvent, il en sera éloigné de 15 kilomètres pour rejoindre l’UPMC. Pour monsieur, l’horizon s’est dégagé.
Aujourd’hui, le lapin restera seul à la maison. Tatiana l’a fait sortir de son mobil-home, un sac de transport, réparé avec du ruban adhésif partout où il l’a attaqué avec ses dents, pour le faire entrer dans une grande cage d’un mètre de long. Le vaccin va l’affaiblir deux jours. Tatiana, conjoint de scientifique, en profite pour se rendre à Science Accueil. Elle cherche une sociabilité, un peu de chaleur humaine pour rompre l’isolement quotidien qui se profile à l’horizon. Il faut choisir entre la visite du château de Versailles, des cours de cuisine en français et du golf. Elle opte pour la cuisine française. Elle fait le calcul que les échanges y seront plus intenses entre les participants. Et le plat qui se consomme à la fin du cours est inclus dans l’inscription.
Dans quelques années, ils devraient obtenir leurs cartes de séjour valables dix ans, ils feront alors construire une maison, le long de la Bièvre au pied d’un bel ensemble scientifique de renommée mondiale.
Contact : [email protected]
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Merci à Science Accueil, MonSaclay.fr et le Club des entrepreneurs de Jouy-en-Josas pour l’aide apportée dans la recherche des contacts.
Far from Plateau de Saclay. The story of Mr. Alexandre Alexeïevna
Plateau de Saclay, a hot spot for science, an eyewitness account.
Christophe Baillat is grateful to Science Accueil, MonSaclay.fr and to the Club des entrepreneurs de Jouy-en-Josas for their help to meet researchers. He is indebted to Marie-Pierre Daninos who read the English manuscript through several drafts.
_ How funny are those who say researchers don’t need guidance, maybe it’s truth when at work – so cool is this job – but as soon as they’re outside the laboratory, some of them lack a practical sense. Working can make them euphoric. The problem is to haul them back to the day to day life. As far as Alex is concerned, Tatiana did very well to help us. Bureaucracy makes cumbersome for them to protect their rights. We know the ins and outs of the system, we offer a safe haven. Sandrine from Science Accueil.
When working, Alexandre Alexeïevna (nicknamed Alex2 by his colleagues or simply Alex) uses a micro time-scale under the nano-second. He is so representative of the globe-trotter-physicist hopping from one continent to the other to get a more qualified job or quitting before the expiry date of his residence permit. If you look at his C.V dropped in the database Research Gate you can see he has worked in Paris with a short-term contract with the CNRS. He had used a company to help him to apply. He had heard of the nasty reputation of the French civil servants and of the safe haven. It was five years ago. Sandrine remembers.
On December 15th 2008, Alex said goodbye to his boss, Pr Klein, head of the chemistry laboratory in the heart of the downtown Moscow, and landed a few hours later at Roissy Airport to call the association Science Accueil in order to get a shelter. He is due to step in the position of researcher at UPMC (stands for university Pierre et Marie Curie), located in the Vth arrondissement. He is appointed after Christmas. The morning before leaving, he emailed to confirm his arrival to Science Accueil. That’s why he’s surprised when hearing that it was too short a notice. _ Too short, are you kidding? Multi-cultural and with a stunning background but only hand-baggage with him, here he is, waiting for a call from Sandrine to tell him where to go now. Since this episode who took place five years ago, time flew. Many things have changed. He passed his thesis (Ph D in Physics), bought the electric organ he deserved for this prestigious title of Doctor, traveled to Osaka and Toronto where he met Tatiana. The logistic has been, let’s say, bettered.
There is about one million scientists in the world regularly choosing the place to be (for both reasons above cited). The american system is quite enough for Alex. _ The Professors behave like entrepreneur, screwing their staff and obsessed by competitiveness. They give the same subject to two different teams and retain the best. With an eastern breeding he’s not used to promote himself. He appreciates the opportunity to work in France where the head laboratory is much less business minded and give Alex time to think. PhD applicants are selected by a committee which evaluates candidates throughout a collective choice. You’d be wrong thinking he’s welcome. He had once the occasion to read this message on a paperboard: Tu fais la compétition à nous. A warning from a colleague (who ?) less at ease with French than he is.
While Alex is playing the piano between two promising equations, in the no serious zone tucked behind a door of the lab, with pinned up mathematical jokes and souvenirs…
A rock & roll vibration buzzed. Three months ahead from their scheduled departure, Tatiana receives on her Smartphone a list of fifteen proposals for an accommodation. In the evening, after a brief discussion with Alex, they agree. They prefer living in Paris inner city. Alex will live and work in Paris and occasionally commute to the Synchrotron Soleil in Saclay (the light is so powerful research can be done under any short time-scale). Tatiana emailed: _ Dear Sandrine, thank u for your proposals in response to our enquiry for an accommodation. We are now thinking that it would be nice to have a child (she manages this project, Alex doesn’t understand anything in this matter, she could tell him whatever she wants). Could you make us more appropriate proposals?
The first bad news is coming. No more accommodation is available in Paris. The Cité Universitaire Internationale is over booked. She’s told that the only opportunities are located either in Evry (the town hosts the department body so called “préfecture”) or in Palaiseau. The financial conditions will match their means in this area. The second bad news is that her pet’s vaccinations are out of date. She’s as mad about him as she’s about Alex so she does what she can to get the permission to let him in, that is to say a breach of the French legislation. In the end, they are given the possibility for the all of them to come if they promise to comply with the law concerning the veterinarian vaccination. So they do. The accommodation in Palaiseau has been selected and confirmed reluctantly but for Alex, the word “préfecture” sounds a repelling word. He’d rather play the piano in the academic costume worn on special occasions than go to Evry. For him, it is a synonym of the red tape requirements he has heard of – if cushioned – through the voice of Tatiana who does her best to prepare their coming back to Paris. And he remembers himself queuing in a very long line outside the préfecture to get a certificate when beginning his career.
Yesterday was her last try (at midnight) to log in on the online meeting scheduling of the préfecture. The timetable was closed a few minutes later and she came back into their bedroom. Too few slot schedules were available so that they were booked at once.
_ The administration is amateurish, I can’t accept it. Other countries make it. Why would it be impossible in the country of Louis XIV? Elsewhere, you must bribe or you can do it so so but in the end the result is positive. Bureaucrats are sticklers for the rules. Tatiana told him that the only problem to be solved was the vaccination but for Alex who has already got the job, waiting for the documents to be given, is a real torture. France is a wonderful country but the préfecture is the worst. Don’t you think we should use another company to apply?
Once they are arrived in France, Tatiana succeeded in booking an appointment thanks to Science Accueil.
_ Darling !
Alex just has the backpack loaded with all the documents needed to handle. _Why all these documents. I came legally, I work. Why …
_ Hurry up, you will miss it.
_ They are not happy when you have too few.
_ Goooo !
When he’s back, Alex calmed down (his work allows him to take all the necessary time to deal with the red tape). All is in order now. Occasionally, Alex will be next to his job (both Palaiseau and Saclay are on the so-called “plateau de Saclay”, even if out of the geographical limit). Most of the time he’ll be fifteen kilometers away from his job at UPMC. But it’s such a relief for him.
The rabbit, a tough frequent-flier, will be alone at home while Tatiana will go to Science Accueil. Going out from his “mobil-home”, a carrier approximately repaired with brown straps after he had chewed part of it, he will have two days to recover after the vaccination in his one meter long cage. Coming for the first time to Science Accueil, Tatiana, a scientist companion, foreseeing the moment she’ll be alone, is in need of social relations. She’s given a multiple choice questionnaire: a visit to the Versailles château or cooking in French lessons or golf. Ticking the cook in French case, she’s calculating the prepared course to be eaten by the group will be included in the bill.
Within a few years, when they have a ten years residence permit, they will erect their house along the Bièvres valley, below a hot spot for science with a world reputation.
Christophe Baillat is edited by l’Harmattan and Yvelinédition. His last is on the English concert pianist Vera Moore, an important woman in Brancusi’s life.
Creative Writing Workshop, Company Biography.
Imagining a XXL Ring
The CERN puts forward his future
The hollowness isn’t hollow. Atomic physicists have proved that and the timetable of the just retired Michel Spiro, astrophysicist, does not prove the contrary. His road show turns around the planet, when not visiting scientist sites with pupils. Michel Spiro is no more the head of his Department, a burden weighing two thousand people down. The most important is left, networking with a passionate and free community, as Sandrine Laplace (co-writer of a book with him La physique des infinis) has put it. He secured the leading of a disruptive project: the building of a new particles collider, much bigger than the existing LHC near Geneva, which originated the Higgs boson discovery. There’s no limit not to be overcome.
CEA Saclay
The CEA is the body that supports the visit Michel Spiro is paying to Geneva for the kick off meeting project. The first name Josiane is on the last slide of Mr Spiro’s presentation containing forty views. You can’t imagine how much he relies on her.
From : [email protected]
Sent : Wednesday 12 february 2014 09:15
To : [email protected]
Michel Spiro is heading for Geneva but he forgot his access card. Do you want me to scan it?
CERN – Facility services
Gardening, firefighting and access control are managed by a Facility services who keeps an eye on 370 acres. The Services management is staffed with one hundred employees (120 would match the requirements but times are difficult). This well trained staff alerts the manager only when there’s something unusual.
From [email protected]
Sent : Wednesday february 12th 2014 10:07 am
To [email protected]
Dear Josiane, you may send it me scanned but the access is submitted to an electronical device. A safety rule that is certainly not to be imposed to the former CERN president. Regards. Martens
11:00 am – Saclay CEA
From [email protected]
To [email protected]
I should have tell you Mr Spiro retired from CERN but he is used to go to the foyer hotel.
17:00 pm Editorial room of La Tribune de Genève
A pre-located spot has been secured in advance for the next day (Thursday February 13rd) print edition with this provisional title:
The CERN is building its future
Bigger than «The Lord of the Rings »
The appointment with Pr. Michel Spiro is scheduled at 18pm before the meeting which is due to begin at 19pm and to be concluded with a verrée not to say a cocktail. When the room is crowded, the journalist will take a photograph of the audience (300 ? 500 attendees ?) and will tape his article in the press room of the university during the conference. He‘ll be back at the conference room to have a drink if not disturbed and his article will be printed in the Feb. 13rd edition. The new construction of the CERN should be done for 2035. A hell of a long project for everyone.
17:30pm Feb. 12th 2014 – Bastions Park close to the Geneva university.
A man about sixty is resting on a bench, he wears a dark business suit. A backpack containing his mobile computer at his feet with several books inside to dedicate. The day before, a colleague told him about the Japanese methods to keep stress away. Why not ? The simplest method he is used to consists in walking, inhaling and puffing, ending with a great effort to concentrate himself. That’s what he is doing before his interview to be followed by a conference.
For he forgot to check his email after the verrée, M. Spiro was not able to come in when he arrived at the CERN’s fence. Only this unpleasant episode which has constrained him to go back to the inner city in the Swiss capital by shuttle convinced him to go with his mate for a break in Thailand on a retiring travel for one month. After that, he resumed his activities, that is to say Melbourne, Doubna, Boston and Chicago in a row. As he did in Geneva, he hopes his tribute is a mean to share his passion for research and knowledge.
Christophe Baillat is indebted to Marie-Pierre Daninos who read the English manuscript
http://christophebaillat.jimdo.com/
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