Ils n’ont pas les mêmes mouvements, ne fument pas le même tabac, l’arrivée des « congés payés » au bord de la mer l’été 1936 n’est pas passée inaperçue. Les plus aisés sont allés s’installer un peu plus loin. Certains habitués ont envié les nouveaux venus pour la liberté avec laquelle ils offraient leur peau au soleil. Qui les avait rendus si hardis, si près de leurs plages ? Léon Blum et il en était fier. _ La France a désormais une autre mine et un autre air.
Voici à peu près la couleur du documentaire projeté en ouverture de la soirée de soutien à la Maison Léon Blum, Eté 1936 : les premières vacances des Français. Une très jolie carte postale de Front Populaire-les-Bains. Comme Léon Blum a insinué le principe des loisirs, le film a introduit le débat sur l’application de ce principe en 2014. Qui va à l’opéra, pourquoi les bibliothèques sont-elles fermées le dimanche ? (Yann Lasnier, SG Fédération Léo Lagrange). Partir nombreux sur un énorme paquebot de croisière, est-ce expérimenter le vivre ensemble ? (Catherine Tasca, ancien ministre). Toutes ces questions et d’autres, nettement plus business, (Pierre Salles, Pdt Best Western France) ont été abordées pour mettre le film en perspective. Trois étudiants d’HEC, Judith Camarcat, Zoé Feltesse-Tapinos et Ambroise Coulomb (association Le Salon – HEC) ont modéré le débat.
Un imposteur parmi les orateurs
Je peux passer sur le cocktail, les friandises Técomah, encore que le foie gras en barbe à papa… Mais je suis obligé de parler de cet imposteur qui troubla le dîner. On l’annonça à la tribune, il venait spécialement de New-York. Au micro, il parla d’un peu plus haut que les orateurs précédents. Sa présentation forçait le respect : historien, politologue, spécialiste de Léon Blum. Un ponte très attendu, Philippe Davis. Il déclara que les enchères commenceraient à 5 000 euros, pas moins. En-dessous, on ne pourrait récupérer son vestiaire. Spécialiste du canular, formé à l’école d’Alphonse Allais, il se fit applaudir par une salle comble. Les descendants de la famille de Jeanne et Léon Blum ont apporté ensuite un témoignage plus intime qui complétait celui des spécialistes, les vrais ! (Pascal Ory, Pierre Nora…)
Autour d’une table de dix
Je dois au Club des Entrepreneurs de Jouy-en-Josas d’avoir eu un couvert à ce dîner de soutien servi dans le Hall d’honneur de l’Ecole. Comme il restait deux places vides autour de la table (un train manqué et une autre excuse dont je ne me souviens pas), et que nous étions à côté de la scène, la chanteuse de l’association HEC AssRock n’eut qu’un pas à franchir pour nous rejoindre, accompagnée par un membre du BDE. Il était tentant de leur poser la question : _ Vous qui êtes jeunes, que représente pour vous Léon Blum ? C’est vrai, c’est surtout pour les nouvelles générations qu’a lieu l’opération de réhabilitation, pour que la Maison soit un lieu de mémoire qui rayonne (Jacques Bellier, maire de Jouy-en-Josas).
Une urne transparente comme la mer, inviolable comme un droit fondamental, munie d’un très sérieux compteur, attendait les dons.
La souscription a commencé en juin. Il suffit de soustraire trente mille euros déjà récoltés aux cent-vingt mille nécessaires pour comprendre l’enjeu de cette nouvelle manifestation du 25 novembre. La présence de personnalités (Axel Kahn, Valérie Pécresse…), de journalistes (la Croix…) et de nombreuses associations comme le Lions Club, le Syndicat d’Initiative, Solidarités Nouvelles face au Chômage, les Amis de la Toile de Jouy…devrait lui assurer un large écho.
Christophe Baillat
christophebaillat.jimdo.com
PS : Vous avez la possibilité de soutenir la Maison Léon Blum en effectuant un don qui ouvre droit à des avantages fiscaux au titre de l’impôt sur le revenu, de l’impôt sur la fortune, ou de l’impôt sur les sociétés.
2 Comments
Que du beau monde pour honorer de bon appétit le Front Populaire et ses acquis sociaux ! Pourtant beaucoup des convives avaient toujours les 35 heures Aubry en travers de la gorge.
Pendant ce temps là, aux Restos du Coeur …
Une soirée pour promouvoir avant tout le projet de la municipalité de Jouy-en-Josas de revitaliser la maison Blum.
En avant première de cette soirée culturelle sur le thème du temps libre, a été présenté l’œuvre de Léo Lagrange a qui nous devons de pouvoir profiter de ce temps pour nos loisirs (les premiers congés payés).
Soirée dînatoire, moment de convivialité dans le prestigieux salon d’honneur d’HEC pour lever des fonds dans le cadre d’une campagne de mécénat populaire sous l’égide de la fondation du patrimoine (cf. Site de la fondation).
La maison Blum est un bien public qui participe à conserver une mémoire et à faire connaître aux générations futures notre histoire dont pourrait fort utilement s’inspirer nos « maîtres » à penser d’aujourd’hui.
Daniel Vermeire