Il reste du stock de biscuits dans une boîte sur la table au domicile de Stéphanie. On les voit emballés individuellement (sachet en matériau bio-sourcé en pulpe de bois), de la taille d’une main d’enfant, chacun fermé par un ruban. Ils ont été fabriqués ici même avant Noël, ce sont les derniers des 500 sujets faits artisanalement. Ils sont si jolis, c’est à s’y méprendre, on les confondrait facilement avec des objets décoratifs. Est-ce un hasard, Stéphanie Houdaille a commencé en tant qu’indépendante par ce type d’activité justement mais avec des pièces beaucoup plus petites, comme de petits bijoux décoratifs par exemple. La première rencontre avec l’entrepreneure eut lieu au marché de Noël de Jouy-en-Josas (elle était présente également à celui de Vélizy…) et la discussion s’était engagée sur le processus de fabrication, la glace royale… Mais pour qui n’est pas du métier, rien ne vaut un rendez-vous à son atelier.
A l’entrée de la Vallée de Chevreuse, on passe vite d’une importante zone commerciale à un espace naturel étendu ou à un parc citadin voué au sport, encore quelques ronds-points et nous voici à Villebon-sur-Yvette, une commune de l’Agglomération Paris-Saclay qui touche Les Ulis, sa réputation de commune pavillonnaire recherchée en région parisienne n’est pas usurpée. L’autoroute A 10 quittée, la voiture descend vers la rivière (l’Yvette), nous la laisserons rue Basse-Roche pour finir à pied. L’atelier dans la cuisine de la maison se voit depuis la rue. Stéphanie nous y accueille en robe chasuble gris clair et chemisier blanc.
varier la palette de couleur que je propose à mes clients
Cette pièce est tout à la fois atelier de fabrication (farine, œufs & sucre que l’on mélangera toujours sans laisser le sucre « brûler » le jaune, simple règle de chimie glucide/lipides) et de finition : les colorants alimentaires sont rangés dans une boîte à tiroirs transparente, une dizaine pour 80 tubes de couleurs « des plus basiques à celles plus nuancées, sans substances prohibées, sans OGM, Halal et certifiés Casher ».
Allons maintenant côté pièce à vivre, l’espace est ici encore largement marqué par ses activités, d’autant que Stéphanie est dotée d’une double formation : école de commerce à Lille, et beaucoup plus tardivement un CAP de pâtisserie à St-Quentin-en-Yvelines, si bien qu’aucune étape ne lui échappe. C’est ainsi qu’elle fait elle-même les moules (« emporte-pièces ») au moyen d’une imprimante 3 D qui reproduit fidèlement son dessin (renard, faon, locomotive…) – préalablement transformé en fichier -, par couches successives de plastique PLA, un dérivé du maïs.
L’atelier De Steph’ vend partout en France via la boutique de son site https://www.latelierdesteph.com/ qu’elle a créé elle-même en trois semaines sur la plateforme Wix.
Mère de 2 enfants, Stéphanie vit là sa troisième vie professionnelle, après avoir travaillé une quinzaine d’années dans la grande distribution et comme assistante maternelle avant la Covid. Son prochain challenge ? Elle aimerait proposer des ateliers de pâtisserie à domicile. Il lui faut réfléchir au coût de revient si elle veut s’y retrouver (une petite part pour les impôts, une autre pour pouvoir réinvestir dans son outil de production… ). Au total, cette visite aura permis d’en savoir un peu plus quant à la fabrication des biscuits sablés décorés qui font tellement envie.
Christophe Baillat
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