Nous vivons la plus grande crise humanitaire que le monde ait connue depuis la Deuxième Guerre mondiale et pourtant à Saclay rien ne vient perturber notre confortable routine de rentrée.
Tout le week-end les réfugiés syriens ont continué d’affluer vers l’Autriche et l’Allemagne alors que les chrétiens d’Erythrée s’entassaient dans des embarcations de fortune pour traverser la Méditerranée.
La semaine dernière pourtant, la photo du petit Aylan, cet enfant de trois ans retrouvé noyé sur une plage de Turquie, nous a ramené brutalement à la réalité.
A Saclay comme ailleurs en France, nous nous demandons comment aider. Interviewé par MonSaclay.fr, M. Christian Page, maire de Saclay annonce que : « le Centre Communal d’Action Sociale étudie une action à mettre en place et que la mairie réfléchit à la coordination des aides ».
Après des semaines de silence, la France semble saisir l’ampleur de la crise. « Le Ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, remercie, dans un courrier adressé dimanche 6 septembre à l’ensemble des maires de France, les maires qui sont prêts à accueillir des réfugiés et demandeurs d’asile », rapporte le journal Le Monde.
Ce dimanche, le pape François à appelé les catholiques d’Europe à accueillir les réfugiés.
Jusqu’à présent, le nombre de réfugiés accueillis par la France reste limité. A titre d’exemple, Berlin à elle seule a accueilli cet été plus de réfugiés que la France n’en compte sur l’ensemble de son territoire.
D’après Amnesty International, la France doit accueillir 12.900 réfugiés de Syrie.
« Cinq Etats se partagent 95% des 3,8 millions de réfugiés de Syrie. Face à l’inaction des Etats dans le monde, nous les appelons aujourd’hui à se répartir 10% des réfugiés. Selon nos calculs, la France devrait accueillir 12.900 personnes. Depuis 3 ans, elle n’a accueilli à ce jour que 320 personnes », peut-on lire sur le site de l’association.
Alors, Saclaysiens, qu’allons nous faire ?
Je partage ce texte Eric Emmanuel Schmitt qui synthétise mieux que je ne pourrais faire l’enjeu moral qui se pose à nous :
« Autrefois, on se faisait un devoir d’accueillir le voyageur, le fuyard, le banni. Non, il ne s’agissait pas de pure bonté, plutôt de solidarité, c’est-à-dire d’intérêt bien compris : personne n’était sot au point de croire qu’il vivait dans un monde suffisamment solide, juste, stable, pour maintenir la paix et l’équité. Inquiets, nos ancêtres se doutaient qu’un jour ils prendraient peut-être la place de l’homme précaire… Ils prenaient donc soin de celui-ci en comptant que lui et son semblable prendraient plus tard soin d’eux.
Avons-nous perdu la mémoire ? Sommes-nous à ce point ignorants de l’Histoire ? Où avons-nous puisé l’illusion que nous vivons dans un monde solide comme un roc ? Où avons-nous puisé l’illusion que nous échapperons toujours aux massacres, aux tueries, à l’arbitraire, à la force barbare ?
Cette illusion nous rend égoïstes, suspicieux envers celui qui vient d’ailleurs – il nous dérange au lieu de nous mobiliser ! Cette illusion entame notre humanité.
Restons lucides ».
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Pour aller plus loin :
http://ec.europa.eu/echo/files/aid/countries/factsheets/syria_fr.pdf
1 Comment
[…] Le 6 septembre MonSaclay.fr publiait la photo du petit Aylan. […]