J’ai reçu un livre d’économie dans ma boîte aux lettres, cela n’arrive pas si souvent mais il y a tout de même un précédent. Expédié par Alain Madelin, alors ministre des entreprises et du développement économique, le livre : Ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas avait suivi le même chemin. Bien des années après, Gérard Dréan, m’envoie son B.A. BA d’économie. Entre son livre paru en 2013 et celui de Frédéric Bastiat, impossible de ne pas voir une même source d’inspiration, humaniste, individualiste et libérale.
Gérard Dréan est un ancien de Polytechnique (X 1954), aujourd’hui bénévole à la Fondation de l’Ecole, entre autres mandats, car lorsque l’on a occupé des postes de direction dans l’industrie, le pli est pris, aussi préside-t-il également aux destinées d’une importante co-propriété à Jouy-en-Josas et est-il membre de la Société d’Economie Politique.
A ceux que l’économie rebute, disons tout de suite que l’auteur n’a pas recours aux mathématiques, il préfère nous emmener sur un marché, acheter des choux. Oui, des choux. Après tout, c’est la première leçon, « le sujet même de l’économie, ce sont les désirs et la satisfaction des besoins humains ». Deuxième leçon, à chacun son terrain, Gérard Dréan ne tentera pas d’expliquer pourquoi le client veut du choux. Le comportement dépend de la psychologie, il est souvent imprévisible et l’auteur prend pour seul objet l’économie, « la science des richesses », pour la rendre accessible à tous. La troisième leçon est une leçon de modestie. L’auteur connaît les limites de la science économique. Préférant la réalité à la fiction, il ne se risque jamais à des prévisions.
Mais alors, pourquoi a-t-il écrit – et édité – ce livre ?
Car il croit avoir trouvé pourquoi certaines sociétés se sont plus développées que d’autres. Le postulat de Gérard Dréan est que la société cherche à développer la « prospérité matérielle » mais pour y réussir, elle doit faire une place aux innovations, autrement dit, aux iconoclastes, aux empêcheurs de tourner en rond. Si les pouvoirs établis (les Eglises, les Etats) ou les communautés ont des comportements tyranniques qui étouffent, empêchent, plus de progrès possible. Malheureusement, regrette-t-il, la tyrannie et la méfiance dominent la majorité de l’humanité…même dans les sociétés les plus évoluées.
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Un autre polytechnicien réfléchit un peu différemment…
C’est Olivier Frérot, avec son livre « Nos institutions publiques à bout de souffle »
Une mine historique, qui interroge très profondément les logiques de nos élites…
A lire, Absolument !