Par Renée Delattre
Avis sur « L’étude d’impact de la ZAC du quartier de l’Ecole Polytechnique » sur le sujet Risques Technologiques (RT )
J’interviens en tant que membre de l’Institut Français des Formateurs Risques Majeurs et Protection de l’Environnement (IFFO-RME ) faisant partie de la Commission Locale d’Information (CLI ) mentionnée page 130.
D’une façon générale les risques technologiques sont minimisés pour, semble t’il, ne pas entraver l’énorme développement urbain programmé.
Pour compléter la réponse de l’EPPS à l’Autorité Environnementale page24 « La protection du public et de l’environnement contre les risques technologiques et naturels a été prise en compte dès la conception des installations du CEA », précisons que l’implantation du CEA à son origine avait été choisie à l’extérieur de toute urbanisation avec une zone non-aedificandie (ZNA) tout autour des clôtures.
De plus suite à l’accident de Fukuschima,une série denouvelles mesures importantes est imposée au CEA.
Pour mémoire, je rappelle que dans le Schéma Directeur du Plateau de Saclay, les élus du District avaient décidé de limiter le nombre de logements à construire dans le secteur Polytechnique-Thomson Corbeville en raison des RT dûs au nombre important de laboratoires de recherche à risque potentiel et peu surveillés.
Dans l’étude d’impact ces RT sont confirmés et pourraient être en augmentation. Page 49 est mentionné dans les effets permanents du parti d’aménagement : « Le développement urbain du quartier de l’Ecole Polytecnique soumettra plus de personnes à un éventuel risque technologique même si celui-ci est peu probable. Les activités de recherches arrivant sur le plateau pourront aussi ajouter un risque technologique.»
La nouvelle décision des élus, passant outre le principe de précaution choisi par leurs prédécesseurs, est irresponsable en voulant créer ,rien que dans cette ZAC, une ville nouvelle de 10000 habitants (population identhique à celle de la commune voisine d’Igny) , et avec des immeubles à grande hauteur jusqu’à 45mètres augmentant encore les risques .
Par ailleurs, il est surprenant de constater que selon les chapitres, les nombres des RT indiqués pour un même site sont différents. Par exemple dans le résumé non technique page 25 il est indiqué : « Autour du site 18 installations sont classées ICPE » L’analyse de l’état initial du site et de son environnement signale page 126 : « Sur les communes de Palaiseau, de Saclay,d’Orsay, de Saint-Aubin et de Gif-sur-Yvette,on recense 16 ICPE qui sont soumises à autorisation…dont 7 ICPE sont liées au CEA » Par contre dans la réponse à l’avis de l’Autorité Environnementale, l’EPPS page 5 écrit « Concernant les risques industriels,le site est concerné par le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA ) qui exploite sur le centre de Saclay,situé à 2,8km du site,8 installations nucléaires de base (INB ) et 93 ICPE dont 62 relèvent du régime de la déclaration « Il ne précise pas qu’il y a donc 31 ICPE soumises à autorisation qui selon la réglementation (page 126) « présentent de graves dangers ou inconvénients pour la commodité du voisinage, la sécurité et la salubrité publique… »
On constate également que le site de la ZAC est à 2,8 km du CEA, avec un PPI à 2,5km ,soit une différence minime de 300m ! On ne peut pas dire qu’il n’y a aucun risque.D’ailleurs,je signale que des simulations d’accidents au CEA ,auxquelles j’ai participé, montrent qu’en fonction de la météo et du sens du vent, un rejet de produits radioactifs dans l’environnement peut atteindre Palaiseau.Dans ce cas,suite à la consultation du public qui se termine,sur le projet du nouveau PPI (un élément du plan ORSEC ),la commune de Palaiseau devrait engager son Plan Communal de Sauvegarde (PCS).
Le résumé non technique, page 49, indique « Le respect de la réglementation et si besoin un système d’information des riverain limitera le risque technologique » et page 130 » La CLI … a des responsabilités importantes dans la transmission de l’information à la population ». Si la CLI a bien un rôle reconnu de suivi,d’information et de concertation en matière de sûreté nucléaire ,c’est aux maires que revient la responsabilité d’assurer l’information des citoyens sur les risques auxquels ils sont soumis et de leur expliquer les moyens mis en œuvre pour limiter les
conséquences d’un accident. Mais écire page 49 « qu’un système d’information des riverains limitera le risque technologique » est pour le moins surprenant !Une bonne information peut limiter les dégâts en cas de crise mais pas limiter le risque lui-même.
En conséquence,force est de constater que le projet de la Zac de l’Ecole Polytechnique ne tient aucun compte de la préconisation de la maîtrise de l’urbanisation autour des sites à risques existants et à venir
Renée Delattre membre de l’IFFO-RME
CLI des installations nucléaires du plateau de Saclay
13 chemin de Limon 91430 Vauhallan
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Lire également :
Saclay : Avez-vous peur de vivre près des réacteurs nucléaires du CEA ?
Sur le site www.media-paris-saclay.fr
Compléments à l’étude d’impact
Réponse à l’avis de l’autorité environnementale
Zone d’Aménagement Concerté du quartier de l’Ecole polytechnique
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