Questions à Maud Olivier Maire de la ville des Ulis, candidate PS aux législatives pour la 5ème circonscription de l’Essonne
Pourquoi vous présentez-vous ?
Ma candidature s’appuie sur une volonté de changement, et d’apporter au Président François Hollande et au gouvernement de Jean-Marc Ayrault la majorité nécessaire à l’Assemblée nationale pour changer la vie des Françaises et des Français.
Je veux contribuer à apporter des réponses concrètes à nos préoccupations : le droit au travail, le pouvoir d’achat, la sécurité de proximité, la justice, l’égalité des droits et des devoirs, la solidarité entre les générations, l’éducation, le respect de la laïcité. Toutes les décisions qui seront prises devront être justes, équilibrées et changer concrètement le quotidien.
A travers mes mandats de maire et de conseillère générale, je suis attentive à l’avenir de notre territoire et à l’amélioration de la qualité de vie des habitants. Demain à l’Assemblée nationale, je veux m’engager pleinement pour l’aménagement et le développement d’un territoire équilibré, pour des transports nécessaires à notre mobilité, privilégiant le respect de la qualité de vie, la défense de l’environnement, et pour redonner leur place aux services publics de proximité en particulier dans nos banlieues et nos territoires ruraux.
Demain à l’Assemblée Nationale, je veux être force de proposition. Je veux aussi rester en contact permanent avec notre territoire, travailler avec les acteurs locaux, informer les habitants de mon action. Cela n’a pas été fait par le député sortant.
Députée, je respecterai mon engagement de non cumul des mandats entre ma mission de parlementaire et mes fonctions au sein d’exécutifs locaux.
Quel territoire couvre votre circonscription ?
Le territoire de la 5e circonscription est vaste est diversifié. Il est composé de deux vallées, celle de la Bièvre et celle de l’Yvette, du Plateau de Saclay et de la ville des Ulis. Ce sont dix villes qui sont concernées: Bures, Bièvres, Gif, Les Ulis, Orsay, Saclay, Saint-Aubin, Vauhallan, Verrières-le-Buisson, Villiers-Le-Bâcle.
Quels seraient vos projets prioritaires si vous étiez élu ?
Je m’inscris bien évidemment dans le projet de François Hollande. Il faut redresser notre économie. Réduire la dette et revenir progressivement à l’équilibre budgétaire. Pour cela, il ne s’agit pas uniquement de réduire les dépenses – la droite n’a que cela à la bouche. Il faut relancer notre économie, en s’appuyant sur notre potentiel d’innovation. Et à cet égard, notre territoire jouera un rôle fondamental.
Je tiens à participer à rétablir la justice sociale (protection du pouvoir d’achat, limitation des différences de salaires dans les entreprises publiques, redonner à l’hôpital son statut de service public, négociation d’une nouvelle réforme des retraites), fiscale (suppression des niches fiscales favorisant les plus hauts revenus, imposition des revenus du capital au même niveau que ceux du travail) et territoriale.
Comme le Président de la République François Hollande, je veux donner dans ce mandat une priorité à la jeunesse. Nous nous engageons à ce qu’en 5 ans, la vie des jeunes et leur avenir soit radicalement changé.
Enfin, il faut rendre aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité un vrai sens. Lutter contre les discriminations, rendre la justice accessible, travailler à une égalité réelle entre les femmes et les hommes. Il faut exiger l’exemplarité de notre République: les partenaires sociaux, les associations seront reconnus, le statut pénal du Chef de l’Etat revu, les salaires du Président et des ministres diminués.
Plus localement, je veillerai à ce que l’hôpital d’Orsay soit préservé dans son intégrité. Je m’impliquerai dans la commission de l’enseignement supérieur et de la recherche, pour peser sur les enjeux nationaux et de notre territoire. Je travaillerai également à l’amélioration des transports et notamment des lignes B et C du RER.
Qui sont vos adversaires ?
La 5e circonscription bat un record en Essonne: celui du nombre de candidates et de candidats. Cela illustre le dynamisme politique et associatif de notre territoire. Je ne considère pas les autres partis menant campagne à gauche comme des adversaires. Mon adversaire, c’est la droite, et en particulier l’UMP. Durant la campagne, il faut expliquer combien Nicolas Sarkozy et le gouvernement de M. Fillon ont fait du mal à la France et aux Français. Tant au niveau des valeurs que de l’accroissement des inégalités, de l’augmentation de notre dette et de la mise à mal de notre économie. Hervé Hocquard, s’il est élu, défendra ses mêmes valeurs et approuvera le même programme que les Français ont rejeté lors de la présidentielle.
Le programme de François Hollande remet l’humain au coeur de l’économie, veut revenir sur les lois qui ont accru les inégalités dans notre pays et apaiser les tensions qui ont pu être créées par Nicolas Sarkozy et sa politique de stigmatisation et de dénigrement.
L’environnement est une préoccupation des habitants du plateau de Saclay?
Bien sûr, et je la partage. Notre territoire a pour spécificité d’allier un formidable potentiel d’innovation et entreprenariat, des terres parmi les plus fertiles d’Ile-de-France et un cadre de vie agréable.
Je m’engage si je suis élue à faire entendre la voie des habitants et des associations qui se battent pour conserver ce cadre de vie.
Etes-vous pour le métro aérien ?
Il faut indéniablement améliorer les transports sur le plateau de Saclay. Et nous devons refuser le tout voiture. Mais il n’est pas question que cela se fasse au détriment du cadre de vie des habitants. Ce projet de métro a été passé en force par l’UMP et l’EPPS où siège Hervé Hocquard, sans concertation avec les habitants, les élus locaux et les associations.
Je pense qu’il faut mener à son terme la réalisation de la ligne verte d’un métro automatique reliant Orly à Versailles. Si le tracé aérien est une option intéressante sur une partie du Plateau, nous devons partir du principe qu’il ne peut se faire à proximité de zones déjà urbanisées. Il faut donc préconiser la réalisation d’un parcours en tranchée couverte sur laquelle serait aménagé le passage du bus en site propre.
Mais il faut que cela soit réalisé en concertation!
Que pensez-vous du démantèlement du réacteur Ulysse ?
Il faut bien sûr démanteler ce réacteur. La commune des Ulis a d’ailleurs délibéré dans ce sens. Il n’a plus lieu d’être sur le territoire. Mais ce démantèlement doit se faire en transparence avec les acteurs locaux et les habitants. Il faut une information précise de ce qui sera fait des déchets issus de ce démantèlement.
Pour vous quelle est la place de l’agriculture sur le plateau de Saclay ?
Je me réjouis que la Communauté d’agglomération du Plateau de Saclay ait obtenu la sanctuarisation des2 300 hectaresde terres agricoles, alors que seuls 1800ha étaient prévus au départ par Christian Blanc. Il reste encore localement des incohérences, et il faudra entendre les demandes au cas par cas.
L’activité agricole du Plateau ne doit pas être minorée. Ces terres en zone péri-urbaine sont l’avenir de notre alimentation. Il faut développer les circuits courts, valoriser les activités des agriculteurs et agricultrices du Plateau. Et encourager le passage au bio et les activités d’insertion comme le font les Jardins de Cocagne dont le siège social va s’installer à Vauhallan.
Quelle est votre opinion sur la situation des Roms en général ?
Difficile de répondre en quelques lignes sur un sujet aussi vaste. Les populations roms sont parmi les plus stigmatisées d’Europe et depuis très longtemps.
Les situations dans lesquels vivent beaucoup de Roms en France, dans les bidonvilles que nous connaissons, dans une précarité extrême et exposés à de nombreuses maladies que l’on croyait oubliées sont insupportables. Les enfants doivent être scolarisés. Ils doivent pouvoir avoir accès aux soins et aux services sociaux.
Mais cet un enjeu qui doit être traité au niveau européen: travailler sur les causes de leur départ vers l’Ouest de l’Europe (stigmatisation, précarité), revenir sur la discrimination dont font l’objet les Roumains et les Bulgares en étant juridiquement considérés comme des citoyens européens de seconde zone (ce qui impacte inévitablement leurs droits au logement et au travail légal).
Il y a beaucoup à faire et mon engagement en matière de lutte contre les discriminations m’incitera à travailler sur cette question à l’Assemblée nationale.
Site internet de campagne: www.maudolivier2012.fr
Note : monSaclay.fr est un site collaboratif apolitique. Nous invitons tout candidat qui désire communiquer sur son programme à nous le faire savoir à l’adresse suivante [email protected]
2 Comments
Madame Olivier fait erreur ou est mal informée s’agissant du métro aérien. C’est d’autant plus étonnant qu’au conseil de l’EPPS je suis bien le seul à avoir relayé l’opposition des habitants et associations du plateau à la traversée en viaduc du métro et jamais aucune décision n’a été prise par l’EPPS dans ce sens. L’EPPS n’a d’ailleurs pas compétence sur le choix du mode de réalisation, puisqu’il ne sera pas maître d’ouvrage. En mars dernier j’ai publiquement interpellé (réunion publique à SupOptique) à ce sujet le Directeur général de la Société du Grand Paris, qui est lui le maître d’ouvrage, et ce en présence du Préfet et de M.Guedj. Ma position est la même que Madame Pécresse élue du plateau de Saclay côté Yvelines, exprimée avec constance depuis janvier dernier. La conviction de Madame Olivier sur le sujet est en revanche beaucoup plus récente, les personnes ayant participé à une réunion publique à Saint-Aubin voici 2 mois pourront en témoigner, Si elle a bien le droit de changer d’avis, elle n’a pas celui de travestir l’avis des autres. Mais le plus important n’est il pas que nous soyons maintenant en accord sur cette question? C’est mieux pour le Plateau!
C’est fou comment tout le monde s’attribue le fait d’avoir obtenu la sanctuarisation des 2.300 hectaresde terres agricoles. Hier c’était le député sortant , et aujourd’hui c’est la CAPS !
Rappel historique
1988 : 14 communes du Plateau de Saclay forment un syndicat intercommunal, le SIPS (Schéma Intercommunal du Plateau de Saclay), qui approuvera le schéma directeur local, le SDPS.
1999 : le SDPS est révisé pour être mis en conformité avec le Schéma Directeur Régional (SDRIF) et garantit la préservation de l’activité agricole sur 2000 ha
2005 : suite à la création des Communautés d’Agglomérations, la CAPS demande l’abrogation du SPDS car toutes les communes du SIPS n’ont pas intégré la CAPS. Sans pour autant le transformer en SCOT (Schéma de
Cohérence Territoriale) !
Parallèlement, en s’étant bien gardé d’approuver le SDRIF, l’Etat lance l’OIN (Opération d’Intérêt National) à laquelle on ne pourra désormais plus opposer d’obstacle juridique.
2007 : COLOS (Collectif OIN Massy Saclay Versailles Saint Quentin, adhérent de France Nature Environnement) présente, au concours d’idée de la mission de préfiguration de l’OIN, un projet contradictoire comprenant la renaturation de 2500 ha (agriculture et expérimentation écologique) au coeur du Plateau.
2008 : l’UASPS (Union des Associations de Sauvegarde du Plateau de Saclay, dont l’ASES) adresse une lettre ouverte au Président de la République pour demander le maintien du minimum de 2300 hectares de terres agricoles utiles. Lettre qui recevra une promesse favorable.
2009 : Christian Blanc, Secrétaire d’Etat, lance un projet de loi « Grand Paris » sans mention quantitative des surfaces à préserver. Les associations environnementales (dont les AVB) commencent le siège des parlementaires.
Le PS, les Verts, l’UMP déposent des projets d’amendement. Devinez lequel sera retenu : celui de notre député sortant UMP Pierre Lasbordes.
Christian Blanc contre-attaque, fait voter (y compris par Pierre Lasbordes !) un amendement introduisant le terme « environ » pour affaiblir le principe des 2300 ha sauvegardés.
2010 : les associations ayant continué leur combat, les sénateurs remplacent « environ » par « au moins » et la loi est votée.
Voilà, pas trop lassés ? Même si vous n’avez pas tout lu, vous aurez compris que la sauvegarde des terres agricoles est plus due à la pugnacité des associations environnementales qu’aux jeux de pouvoir et de « com » des élus.
Alors votez quand même, et sans faute, mais pour que ce ne soit pas un chèque en blanc, n’oubliez pas que l’union fait la force.