Source: Inrap 28/11/11
L’Établissement public Paris-Saclay (EPPS) et l’Institut national de recherches archéologiques préventives ont signé, le 18 novembre 2011, un accord cadre de partenariat organisant leur coopération.
Le plateau de Saclay, pôle de recherche et d’innovation d’envergure mondiale
À une quinzaine de kilomètres du centre de Paris, le plateau de Saclay est l’un des plus grands pôles scientifiques français, grâce à l’implantation, depuis 1945, d’entreprises et de grands établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Il conserve un caractère naturel et agricole très marqué, à proximité de Paris. Il est aussi un des territoires les plus prometteurs pour l’économie de la région. Ainsi, depuis 1994, il est classé « site stratégique » au schéma directeur de l’Ile-de-France et « site prioritaire » dans le contrat de projet État-région 2007-2013.
Le lancement de l’opération Campus, début 2008, a contribué à accélérer le processus, avec l’implantation programmée de sept nouveaux établissements au sud du plateau. Les nombreux travaux d’aménagement sont susceptibles de révéler d’importants ensembles archéologiques. Au préalable, des diagnostics et des fouilles sont entrepris par l’Inrap, sur prescription de l’État (Drac Île-de-France).
Premières découvertes sur le plateau de Saclay
À ce jour, 300 hectares ont été diagnostiqués et 25 hectares fouillés, sur les communes de Palaiseau, Saint-Aubin, Gif-sur-Yvette et Saclay. Depuis 2002 l’Inrap a réalisé six fouilles, levant le voile sur le lointain passé du plateau.
Les plus anciennes occupations repérées datent du Néolithique (vers 2500 avant notre ère) et de l’âge du Bronze final (1400-800 avant notre ère), les plus nombreuses appartenant au second âge du Fer (475-50 avant notre ère).
Sur ce plateau, une des grandes découvertes révélées par l’archéologie préventive est une trame d’habitats structurés de l’époque celtique. La fouille des sites des Trois Mares à Palaiseau, de l’Orme-des-Merisiers à Saint-Aubin et du Val-d’Albian à Saclay montrent ainsi que, dès le début du IIe siècle avant notre ère, le terroir est mis en valeur à grande échelle. Durant cette période, la multiplication de petits domaines agricoles distants d’environ 300 mètres, accompagne l’émergence de sites aristocratiques qui se concentrent surtout aux rebords sud et nord du plateau. La culture du blé dur, au cours de l’âge du Fer, témoigne d’un haut degré d’innovation et de la recherche de compétitivité de ces domaines agricoles gaulois.
Après la conquête romaine, les villae s’implantent à l’emplacement des sites aristocratiques gaulois. Drainé, le coeur du plateau est alors voué à la culture et l’élevage. L’idée selon laquelle ce territoire serait resté pendant très longtemps un territoire inculte, car humide, est remise en cause par des découvertes récentes, signe de l’ancienneté des drainages et de la mise en valeur agricole. Ces vastes domaines gallo-romains produisent avoine, orge vêtue, blé, seigle et lentilles. La découverte de coriandre constitue aujourd’hui une exception dans le nord de la Gaule.
La fin de l’Antiquité marque la dégradation progressive des domaines agricoles dont l’occupation semble s’atrophier. Sur le site de l’Orme-des-Merisiers, à l’emplacement du synchrotron Soleil, l’époque mérovingienne se signale par une occupation lâche mais néanmoins dense. Cette époque laisse aussi entrevoir une reprise progressive de la forêt,
De nouvelles transformations du paysage et de nouvelles implantations humaines s’opèrent au bas Moyen Âge : développement du village de Saint-Aubin autour de sa commanderie et concentration d’un petit hameau autour d’un enclos circulaire fortifié, découvert lors de la fouille sur le site du synchrotron Soleil.
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