Les deux catastrophes nucléaires du Japon ravivent la crainte de l’atome à travers le monde.
A Saclay, nous vivons à un jet de pierre de deux réacteurs nucléaires de recherche. Nous sommes tellement liés à l’atome qu’un noyau d’atome entouré de quatre électrons orne notre blason.
Nos lieux publics sont équipés de comprimés d’iode et la mairie en distribue aux habitants du Bourg. Le nucléaire fait partie de notre vie.
Pourtant le site atomique du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) de Saclay n’est pas un site anodin. Il date de 1950 et l’autorité de sureté nucléaire (ASN) le surveille de près. Lors de sa dernière enquête en 2009, l’ASN disait rester « vigilante sur le plan de la maîtrise de l’urbanisation autour du site de Saclay, avec le double souci de s’inscrire dans le cadre national en cours de définition en lien avec le ministère en charge de l’environnement et d’informer les collectivités du risque généré par les installations nucléaires. »
Il est vrai qu’avec le développement du plateau de Saclay et des nouvelles habitations au Val d’Albian, le CEA est de moins en moins isolé.
L’ASN note par ailleurs « que les évènements significatifs survenus en 2009 dans le centre révèlent des défauts récurrents dans les systèmes de piégeage de l’iode, ainsi que des lacunes dans les conditions de surveillance d’équipements anciens ».
Par ailleurs, le 18 mars 2010 à 5h00, le CEA a détecté un débordement d’environ 20 m3 d’effluents faiblement radioactifs de la cuve A9 située dans un local de l’INB n°35 du centre CEA de Saclay. Ces incidents sont publiés sur le site de l’ASN.
D’un rayon d’environ 2,5 km, il concerne les communes de :
- Saint-Aubin,
- Villiers-le-Bâcle,
- Saclay (Val d’Albian exclu),
- Gif-sur-Yvette (plateau du Moulon uniquement).
Le PPI (Plan Particulier d’Intervention), établi par le Préfet, a pour objet de protéger les populations en cas d’accident sur une installation nucléaire. Il précise les missions des différents services concernés, les schémas de diffusion de l’alerte et les moyens matériels et humains.
En lire plus sur les incidents au CEA
Site du CEA de Saclay sur le site de l’ASN.
Les Gestes de Précaution et de Prévention en Cas d’Accident (PDF)
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14 Comments
Quand il y aura des risques de tremblement de terre et de tsunami au CEA, je changerais peut être d’avis mais pour le moment non j’ai pas peur du CEA 🙂
« A Saclay, nous vivons à un jet de pierre de deux réacteurs nucléaires de recherche. »
Dis donc Stan, je te savais pas si fort en lancé de pierre 🙂
Le val d’albian n’a pas le droit a ses comprimés d’iode?
Je pense que le nucléaire ne peut être remplacé par les « énergies renouvelables », et à moins de refaire des centrales thermiques, il faudra faire avec, mais toutes les conditions de sécurité doivent être mises en oeuvre et çà ne semble pas être le cas à Saclay!
« Je pense que le nucléaire ne peut être remplacé par les « énergies renouvelables »(…) »
Plutôt que de se parler d’une telle évidence pourquoi ne pas se demander si nous avons un usage cohérent de l’électricité ? Est-ce cohérent à votre avis de se chauffer avec une résistance électrique et ainsi littéralement gâcher le travail (au sens physique du terme) de l’électricité ? Est-il plus intelligent de produire des déchets radioactifs en se chauffant à l’électricité que de produire du CO2 en se chauffant au gaz ? Est-ce cohérent de produire l’électricité de manière centralisée, de la distribuer sur des centaines de kilomètres en en perdant la moitié en toute, et de la stocker dans une batterie (avec perte de charge importante) et la décharger dans un moteur de voiture électrique (avec perte de décharge importante) ?
Du coup, sans partir se cacher dans une grotte, aurions-nous vraiment besoin de 58 (!!!) réacteurs en France si nous utilisions l’énergie de manière simplement plus intelligente, sans être poussé à la consommation ? En préférant du thermique lorsque c’est plus logique (pour le chauffage typiquement) et ainsi utiliser l’électricité pour son travail et non pour ses calories (ce qui n’empêche pas d’en récupérer les calories). En concevant des sites de production de beaucoup plus petite taille mais mieux répartis et gérable pour une perte minimum et une pollution moindre, etc, etc… En concevant des centrales électriques qui produiraient non pas du courant mais de l’hydrogène que l’on pourrait pipeliner plus facilement et consommer dans des piles à combustibles ? Bref, si on réfléchissait deux secondes avant de répliquer pour d’obscures empires économiques des modèles bancales « pensés » de manière locale et sans une once de prise en compte locale.
Je rejoins l’analyse de Yoran Brault. Il est très facile, au jour le jour de relever de sévères incohérences dans notre consommation d’énergie. Il suffit ces jours-ci de regarder les terrasses des cafés et restaurants, chauffées au gaz ou à l’électrique… chauffer l’extérieur, on y est arrivé. J’avais espéré que le Grenelle de l’Environnement s’empare de tous ces sujets.
La question est de savoir si vivre proche du CEA me fait peur…. j’y pense mais c’est un centre de recherches… avec des applications qui sont utiles pour tout le monde… Je rejoins aussi les commentaires ci-dessus pour changer nos habitudes de consommation.. mais avant tout je pense aussi à tout ceux qui y travaillent … Le risque existe mais restons mesurer…..
Pas peur non plus de vivre à côté, mais en lisant la liste des défaillances du centre liées au nucléaire.
Je pense que cela ne sent pas la maîtrise de l’exploitation au bon niveau.
Par ailleurs, je partage avec vous ma surprise de voir un plan d’intervention:
quand on achète ou loue, un État des Risques Naturels et Technologiques (ERNT) doit être annexé au contrat.
Pour Saclay il n’y a pas de « plan de prévention de risques technologiques ».
« plan d’intervention »: une subtilité pour éviter les craintes?
En tout cas, sur notre acte notarié, sur la mare aux saules (val d’albian), il est clairement écrit que notre logement n’est PAS dans une zone couvert par un PPRT.
Risques minimes… rappelons que le CEA n’est pas une entreprise privée qui court après le profit au détriment de la sécurité ! La sécurité dans les installations CEA étant sans aucun doute une des meilleure au monde. Ceci étant dit, le risque zéro n’existe pas, mais je craindrais plutôt les centrales de nos voisins européens gérées par des compagnies privées qui se doivent de dégager des profits au risque de +/- disparaître.
ah oui Mathieu, tu fais bien de le préciser, c’est pas entreprise privée qui court après le profit au détriment de la sécurité, c’est une entreprise publique qui pleure pour avoir des financements et a des coupes budgétaires chaque année parce que l’état doit faire des économies 🙂
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[…] que les expérimentations 4G et autres réacteurs nucléaires cette année encore ne perturberont pas nos poulets bios ni même nos paisibles oiseaux […]
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