Source : Le Parisien, FLORENCE MÉRÉO | Publié le 21.02.2011
En Essonne, la campagne recule.Chaque année, des terres agricoles disparaissent pour laisser place à des logements, des zones d’activité ou des routes.
Il fait la promotion du terroir et vante les charmes des terres agricoles. Mais alors que le Salon de l’agriculture bat son plein cette semaine à Paris, l’Essonne continue de voir disparaître ses champs comme peau de chagrin. Depuis 1999, le département perd en moyenne chaque année un peu plus de 350 ha de culture, soit l’équivalent de… près de 500 terrains de foot! Une tendance qui s’accélère. Depuis cinq ans, on flirte même avec les 370 ha de terres cultivables perdues sur les 90673 ha que compte le département.
Avec l’arrivée du Grand Paris
En contrepartie, l’habitat individuel gagne plus de 860 ha par an en grignotant les champs donc mais aussi les friches, les zones activités, les espaces naturels non cultivées… La campagne s’éloigne pour laisser place à la ville, ses habitations, ses entreprises, ses routes.
« Vu comme cela, ces chiffres paraissent plutôt raisonnables, concède Christophe Dion, conseiller régional pour la chambre d’agriculture, mais le grignotage des terres risque de s’accentuer d’un coup avec l’arrivée du Grand Paris. Rien que sur le Plateau de Saclay (NDLR : qui doit devenir un pôle scientifique et économique d’envergure mondial), on pourrait perdre plusieurs centaines d’hectares de terres. » Le texte de loi du Grand Paris promet pourtant de conserver 2300 des 2800 ha de parcelles paysannes qui restent sur le Plateau. Mais l’urbanisation mettrait automatiquement d’autres cultures en danger puisque, selon la chambre de l’agriculture : « Les nouvelles infrastructures, notamment routières, rendent la circulation des engins quasi impossible. Et sans tracteur, pas d’activité. »
Plus au sud, un autre projet, plus modeste, risque de venir grignoter les terrains existants. A Mauchamps, l’extension de la base logistique d’Intermarché est quasiment actée. L’emprise foncière, c’est-à-dire le terrain où s’étale le site, doublera sa surface, passant de 25 à plus de 50 ha répartis sur Mauchamps, Chamarande et Boissy-sous-Saint-Yon. Dans le Val d’Orge, le développement de la base aérienne (qui va fermer l’an prochain) pourrait aussi causer la disparition de terres agricoles.
« Il ne faut pas oublier qu’une zone d’activités crée de l’emploi. Si des entreprises s’installent, c’est parce que l’urbanisation a déjà eu lieu et que cela induit de nouvelles infrastructures et entreprises. C’est un vrai confort pour les nouveaux habitants de ne pas avoir deux heures de transport pour aller travailler », plaide de son côté Gérard Huot, le président de la chambre de commerce et d’industrie (CCI). « L’agriculture aussi développe de l’économie, peut-être en nombre moindre mais toute aussi importante. Et elle permet de maintenir une vraie politique de développement de territoire et de projet écologique », rétorque la chambre d’agriculture.
1 Comment
On est le pays à plus forte centralisation de toute l’Europe, mais c’est toujours en région parisienne qu’on continue de bétonner! Toutes les routes sont saturées, aucun transport en commun sérieux n’a été développé depuis des années, mais ce sont les promoteurs comme Bouygues qui font la loi dans ce pays.