AFP – Sous cinq mètres d’eau, dans un réacteur nimbé d’un reflet bleuté, signe que des neutrons s’en échappent, sont produits à Saclay, près de Paris, des isotopes médicaux utilisés pour des examens d’imagerie comme la scintigraphie, un secteur menacé par une pénurie mondiale.
Dans son coeur gros comme une machine à laver, le réacteur Osiris du Commissariat à l’Energie atomique (CEA) assure 5% de la production mondiale de molybdène 99 (99Mo) servant, après transformation, à 80% des examens de médecine nucléaire dans le monde.
Selon Alain Alberman, de la direction à l’énergie nucléaire du CEA, pour explorer le fonctionnement du coeur, détecter des fractures ou des métastases osseuses, environ un million d’examens médicaux sont réalisés chaque année en France grâce au technétium 99m (99mTc), issu du 99Mo.
Après l’arrêt, en mai 2009, du réacteur canadien NRU assurant 40% de la production mondiale, le réacteur HFR de Petten (Pays-Bas, 31% de la production mondiale) vient à son tour d’interrompre son activité pour au moins six mois, faisant craindre un manque d’isotopes pour les scintigraphies.
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