Il fait chaud à Saclay. Depuis plusieurs jours le soleil de juin atteint 23 c° à l’ombre. Au fond de son jardin, assis dans un transat, Henri Buléon, 83 ans, lit le Parisien dans la fraîcheur d’une petite maison qu’il utilise comme abri de jardin. « Mon rôle c’est de rendre service autour de moi », dit il.
A en croire ses voisins, Henri passe son temps à jardiner chez l’un, à donner un coup de peinture chez l’autre et même parfois à déposer au RER un jeune sans voiture et ce malgré une jambe qui le gène depuis une fracture du col du fémur. « C’était le 3 septembre 2007, j’ai glissé en allant répondre au téléphone » se souvient-il.
Henri a une mémoire impressionnante : « je me souviens de tout depuis l’âge de 10 ans » assure-t-il. Sa mémoire, il l’entretient chaque jour en consignant ses pensées, sa journée, ses projets… dans un cahier.
Né à Réguiny, un petit village du Morbihan, à 20 kms de Pontivy, Henri a vécu son enfance dans une chaumière d’une pièce en terre battue, sans eau courante ni électricité. Son père est mort jeune et en septembre 1940 Henri a commencé à travailler pour aider sa mère. Elle qui rêvait d’être infirmière avait du se résigner à travailler comme crêpière : « il fallait bien manger ». D’abord maréchal ferrant puis serrurier, Henri devient ensuite maçon.
Lorsque la guerre éclate, Henri a 17 ans, il rejoint les Forces française de l’intérieure (FFI). Il est rapidement nommé Agent de Liaisons. « Je connaissais bien le coin, alors, lorsque les parachutistes français entrainés en Angleterre étaient envoyés près de chez moi je devais les repérer et les conduire discrètement jusqu’à Saint Marcel à 30 kms de là. »
Son rôle dans la résistance a failli lui coûter la vie à plusieurs reprises. A la fin de la guerre, au moment de la poche de Lorient, il se débarrasse à temps de sa Sten, une mitraillette anglaise à 39 coups, avant une rafle.
La guerre finie, Henri reste dans l’armée.
De rencontres en amitiés Henri est recommandé pour rentrer chez Renault à Boulogne-Billancourt. « J’ai débuté le 4 décembre 1948, sans autre diplôme que le Brevet des collèges. Pendant quatre années j’ai suivi le Cours Renault ». En 1958, Henri devient Contremaître. Ensuite, il supervise 6 chaînes de montage et un atelier de préparation.
Chez Renault il rencontre Marcelle avec qui il se marie et a une fille.
En 1966 M. Thomas, le maire de Saclay, lui parle du Val d’Albian et le 15 juillet de la même année, il y achète un terrain « A l’époque il n’y avait qu’une cabane, des arbres fruitiers et des chèvres ».
Son meilleur souvenir de Saclay ? « C’est d’avoir rencontré Louis Chavernoz, un homme exceptionnel, un patron », dit-il. D’ailleurs, Henri rejoint l’équipe du Maire Chavernoz — qui resta maire de 1977 à 2001 — en temps que Conseiller Municipal Maire Adjoint à partir de 1995.
Aujourd’hui, Henri qui, contrairement à son épouse, préfère rester à Saclay plutôt que de voyager, partage son temps entre son jardin, son petit fils et ses amis de Saclay. Ce qu’il aime en effet avant tout ici « c’est la convivialité entre les gens, l’entre-aide entre voisins ».
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